"Il faudrait peut-être que ça se calme" : dans cette maison de retraite, des seniors s'interrogent sur la réforme et les grèves
Ils sont à la retraite depuis bien longtemps mais suivent l'actualité avec intérêt voire inquiétude. Ces seniors ne sont plus concernés directement, mais ils ont leur avis sur la réforme.
De la musique classique passe en fond sonore dans Les Jardins Mirabeau, une résidence senior du 15e arrondissement de Paris. En son sein, 73 résidents âgés de 85 à 100 ans. Josette, qui se présente comme une ancienne "pharmacien", regarde l’actualité avec inquiétude. "Les évènements actuels, il faudrait peut-être que ça se calme, s'inquiète-t-elle faisant référence à la mobilisation contre la réforme des retraites. C’est la haine des gens, les uns contre les autres : pourquoi lui a tel avantage, pourquoi il prend sa retraite à 55 ans et pas moi ? Il faut négocier tranquillement, sans s’invectiver."
Autour de la table de la salle à manger, beaucoup de seniors critiquent la réforme. "Je suis pour que personne ne perde de l'argent, dit cette femme. Je suis pour qu'il n'y ait pas de retraite en dessous de 1 000 euros." "Faut quand même penser à la pénibilité", renchérit une autre pensionnaire, qui voit la mobilisation durer "jusqu’au mois de janvier". "Ça met tout le monde dans la panade."
"Il y a toujours des gens qui sont contre tout"
"Il faut absolument se défendre. Il y a eu des grèves, de mon temps", se rappelle une retraitée en déambulateur qui se souvient encore d’un des slogans de l’époque : "Debré Salaud ! On aura ta peau !"
Il y a aussi des seniors favorables à la réforme comme Renée, une ancienne gérante d’une cantine dans une entreprise qui a fini comme correspondante de sécurité sociale : "Macron, c’est très difficile pour lui, aussi. Il est en train d’essayer de redresser des choses qui n’ont pas été faites depuis 40 ans. Il y a toujours des gens qui sont contre tout."
"Et pourquoi tout s’arrête d’un coup quand la décision n’est même pas prise ?", s'interroge Annie. Cette ancienne journaliste au Journal de Mickey, qui a encore sa carte de presse, conseille au président d’étudier les choses au calme. Elle conclut dubitative : "J’essaye de comprendre... Vous, vous y arrivez ?"
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