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Grève du 7 mars contre la réforme des retraites : "Ça fout une journée de travail en l'air", regrettent des commerçants parisiens qui s'apprêtent à fermer boutique

Les commerçants sont appelés à baisser le rideaux pour la journée de mobilisation mardi contre la réforme des retraites. Les syndicats appellent à "bloquer le pays" le 7 mars.
Article rédigé par franceinfo - Valentin Houinato
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Restaurant fermé à Montparnasse, à Paris (illustration). (JULIEN DE ROSA / EPA / MAXPPP)

Ils ambitionnent de mettre la "France à l'arrêt" contre le projet de réforme des retraites. Les syndicats comptent mobiliser mardi 7 mars, sixième journée d'action, davantage encore que le 31 janvier, où la police avait recensé 1,27 million de participants et l'intersyndicale plus de 2,5 millions. Et dans les rues parisiennes, entre crainte de dérapages violents et absence de clientèle, les commerçants ne cachent pas leur appréhension. 

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Anne est fleuriste dans le quartier Montparnasse à Paris. Elle anticipe la journée du mardi 7 mars qui s'annonce compliquée en raison de la mobilisation contre la réforme des retraites : "C'est une journée d'arrivage pour nous au niveau des fleurs, explique la commerçante. On va devoir se lever beaucoup plus tôt et venir au magasin plus tôt pour tout mettre en place avant de fermer à l'arrivée des manifestants." 

Dans le même quartier, Jefferson est directeur de la brasserie Le Select, voisine de la Rotonde, un restaurant incendié début 2020 par un "gilet jaune". "C'est difficile pour le quartier", estime-t-il. "On se dit qu'on peut tous être la cible à chaque fois de potentiels casseurs dans les manifestations", confie-t-il inquiet. 

Au-delà de la peur des dégradations, les commerçants pensent aussi à faire tourner leur boutique, alors que tous les salariés ne pourront peut-être pas venir au travail. Dans le restaurant voisin, La Manifattura, le patron s'arrache les cheveux sur les plannings. "Il y a des noms rayés, il y a des personnes qui vont finir plus tard et qui vont rattraper après, d'autres qui ne peuvent réellement pas venir", décrit-il. Avant de glisser : "C'est la galère, c'est vraiment la galère." 

Perte de chiffre d'affaires

Agathe, un autre restaurateur, paiera le trajet Uber du cuisinier du soir, "puisqu'il n'aura pas de train pour rentrer chez lui le soir". Une dépense supplémentaire alors que les journées de grève représentent déjà un important manque à gagner pour ces restaurateurs. "Ça fout une journée de travail en l'air. De l'ordre de 30 à 40 % en moins parce que la plage horaire est assez conséquente", estime Agathe.  "Vous avez l'effet télétravail. Les gens restent chez eux ou manifestent. Les provinciaux, évidemment, ne viennent pas à Paris se restaurer. Les touristes n'ont pas aussi de moyens de transport", constate le patron de La Manifattura. 

"Tout ça, constitue une perte de chiffre d'affaires de 80 % sur la journée à chaque fois."

un restaurateur parisien

à franceinfo

À cela, s'ajoute aussi le problème des livraisons : "Dans ces périodes-là, on précommande, mais la précommande en produits frais, si vous n'avez pas de clients, cela vous amène à perdre des produits", regrette le restaurateur. Pour les commerçants, certains délais de livraison sont même décalés d'un ou deux jours. 

Journée "galère" pour les commerçants le 7 mars : le reportage de Valentin Houinato

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