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Transports à l'arrêt, manifestations... Le point sur les actions syndicales prévues vendredi pour protester contre la réforme des retraites

L'intersyndicale  CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC, qui réclame le retrait de la réforme, appelle demain à une septième journée d'action interprofessionnelle. Et ce alors que le texte est examiné en Conseil des ministres.

Article rédigé par franceinfo
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Lors de la journée de mobilisation contre les retraites à Perpignan (Pyrénées-Orientales), le 16 janvier 2020. (JC MILHET / HANS LUCAS)

La mobilisation de la dernière chance ? Au 51e jour de grève, l'intersyndicale qui regroupe la CGT, FO, Solidaires, la FSU, la CFE-CGC et les organisations de jeunesse réclame le retrait de la réforme des retraites. Et appelle, ce vendredi 24 janvier, à une septième journée d'action interprofessionnelle marquée par des manifestations, des arrêts de travail et des actions spectaculaires. Les syndicalistes estiment qu'ils ont l'opinion publique de leur côté : selon les sondages, le mouvement de protestation contre la réforme des retraites continue d'être soutenu par une majorité de la population. Plus de six Français sur dix (61%) considèrent qu'Emmanuel Macron devrait retirer la réforme, une opinion en hausse de quatre points en un mois, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi.

A quoi faut-il s'attendre alors que le gouvernement examine ce vendredi le texte en Conseil des ministres ?

Des retraites aux flambeaux

Des retraites aux flambeaux sont prévues, jeudi à partir de 18 heures, dans 150 villes, selon le syndicat Solidaires, avec des cortèges notamment à Reims, Tours, Tulle, Limoges, Niort, Albi, ainsi qu'à Paris, entre Nation et République.

Mais à Lille, cette manifestation, qui doit débuter à 18h30, devra se dérouler sans flambeaux, en vertu d'un arrêté préfectoral interdisant "l'utilisation d'artifices de divertissement" et "d'objets enflammés de type torche" par les "non professionnels".

Une manifestation parisienne de République à la Concorde

Pour cette septième journée de protestation contre la grève des retraites, la manifestation doit s'élancer, vendredi à 11 heures, depuis la place de la République, pour une dispersion prévue vers 19 heures place de la Concorde. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a averti les manifestants. "Ce choix de lieux est celui des organisateurs de la manifestation et relève de leur seule responsabilité. La préfecture de police mobilisera des moyens humains et matériels significatifs visant à assurer la sécurité des manifestants et à prévenir les violences et les dégradations en marge du cortège", écrit-il.

A la SNCF

En Ile-de-France, sur le réseau Transilien, il y aura 6 trains sur 10 en circulation "en moyenne" sur les réseaux RER gérés par la SNCF et les trains de banlieue, selon le porte-parole du groupe SNCF. Sur le réseau TER, "la situation sera variable selon les régions". Le trafic "le plus faible" est attendu en Occitanie et dans les Hauts-de-France, avec la moitié des trains en circulation, devant les régions Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur, où 6 TER sur 10 rouleront, a-t-il détaillé.

Pour les RER A et B, exploités en commun par la SNCF et la RATP, le groupe ferroviaire annonce dans un communiqué 3 RER A sur 4 en circulation "aux heures de pointe et 2 trains sur 3 le reste de la journée", avec "l'interconnexion maintenue à Nanterre-Préfecture". La RATP annonce de son côté "4 trains sur 5 en heures de pointe, 3 trains sur 5 en heures creuses". Enfin, selon la SNCF, la moitié des RER B circuleront avec l'interconnexion conservée à la gare du Nord. Le groupe ferroviaire prévoit par ailleurs 2 RER C sur 3 en circulation, ainsi que 1 RER D sur 2 et 8 RER E sur 10.

Le trafic des "Ouigo, Thalys et Eurostar sera normal". Côté Intercités, 7 trains sur 10 sont prévus.

A la RATP

Dans le métro parisien, les trafic des lignes 1, 7bis et 14 sera "normal". Ce sera également le cas sur l'Orlyval. Le service sera "perturbé" sur la ligne 10 "avec 3 trains sur 4". Sur le reste du réseau du métro, le trafic sera "très perturbé", avec deux tiers ou la moitié des trains en circulation sur certaines lignes, quand d'autres offriront moins de trains (20%, 25% ou un tiers du service normal). Certaines lignes ne seront pas entièrement ouvertes ou ne seront en service qu'une partie de la journée, selon la régie.

La RATP prévoit 3 autobus sur 4 en circulation "en moyenne". Côté tramway, le trafic est annoncé "normal" sur six lignes, "quasi-normal" sur le T1 et "très perturbé" sur le T3b.

>> Retrouvez toutes les prévisions pour la journée du vendredi 24 janvier

Chez EDF et Enedis

Les actions devraient se poursuivre. Jeudi, à Dijon (Côte-d'Or), des syndicalistes ont partiellement bloqué les locaux d'Enedis (ex-ERDF). Deux syndicalistes, agents d'Enedis en Dordogne, avaient été placés quelques heures en garde à vue, mercredi, après une coupure sauvage d'électricité, le 10 janvier, dans une entreprise classée Seveso.

"Nous ne sommes pas des criminels (...). Face à un conflit qu'il ne maîtrise pas, le gouvernement veut criminaliser le mouvement social", a dénoncé dans Le Parisien de jeudi le secrétaire général de la CGT Énergie Paris, Cédric Liechti, pour qui "il y a un regain de mobilisation".

Dans les ports et dans les aéroports

Dans le secteur maritime, l'opération Trois jours de "ports morts" se poursuit jusqu'à vendredi. Dans le trafic aérien, "des perturbations sont à prévoir", prévient la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) sans donner plus de détails.

Dans les tribunaux

Les actions spectaculaires se multiplient de la part des avocats qui refusent le système universel. De nouvelles protestations sont attendues, sous forme de "marée noire" dans les tribunaux. Jeudi, les avocats du barreau de Lyon ont à leur tour procédé à un dépôt massif de demandes de mise en liberté pour protester contre la réforme des retraites. Leurs collègues de Valence (Drôme) ont, pour leur part, fait une opération "nuit blanche" au palais de justice.

Dans l'Education nationale

Les syndicats, notamment le Snes-FSU, appellent "tous et toutes à être en grève vendredi 24 janvier". Difficile de prédire à l'avance le taux de mobilisation chez les enseignants. La semaine a été marquée par des protestations, sous différentes formes, contre les épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat. Mardi 21 janvier, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a fait état d'une quarantaine de lycées perturbés lors des épreuves, soit "10% des cas".

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