Retraites : "Il y a encore une marge à donner" sur les carrières longues, estime un responsable LR de la réforme

Article rédigé par Florence Morel, Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Le député LR Stéphane Viry à l'Assemblée nationale (Paris) le 13 janvier 2022. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS VIA AFP)
Alors que le gouvernement se dit prêt à "améliorer le texte", le député Stéphane Viry a précisé les derniers points de friction entre son groupe et l'exécutif.

Ce qu'il faut savoir

La main tendue d'Elisabeth Borne ne satisfait pas totalement Les Républicains. Le député Stéphane Viry, l'un des deux responsables du texte retraites chez LR, demande à la Première ministre d'aller plus loin. "Elisabeth Borne a ouvert la voie mais il y a encore une marge à donner sur la reconnaissance des carrières longues et sur la primauté donnée aux 43 années de cotisations par rapport à l'âge", a-t-il déclaré dimanche à franceinfo. Selon le parlementaire, il faut également régler "la question des femmes", alors que LR souhaite "les autoriser à partir à 65 ans au lieu de 67, sans décote". Ce direct est maintenant terminé.

Yaël Braun-Pivet veut que le régime des députés "s'aligne" sur la réforme. Depuis 2018, leur régime de retraite est aligné sur celui de la fonction publique d'Etat. Le projet de loi du gouvernement ne prévoit aucune modification, car seul le bureau de l'Assemblée nationale peut décider d'éventuels changements. Invitée de "Dimanche en politique" sur France 3, la présidente de l'hémicycle, Yaël Braun-Pivet, a dit vouloir que le régime des députés "s'aligne" sur "celui des Français" si la réforme est votée."Nous nous y attellerons une fois que la loi est votée", s'est-elle engagée.

Le gouvernement prêt à "améliorer le texte". A la veille du lancement des débats dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, Olivier Véran assure que le gouvernement soutiendra "des amendements qui viendront de la majorité ou des oppositions". "On ne cède pas, quand on enrichit, on gagne toujours", a estimé dimanche le porte-parole du gouvernement au micro d'Europe 1 et Cnews

Le dispositif pour les carrières longues étendu aux personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Ces actifs "pourront ainsi partir à 63 ans", et non à 64 ans, a annoncé la Première ministre auprès du Journal du dimanche. Avec cette annonce, Elisabeth Borne dit "entendre la demande" des Républicains. Mais les députés LR veulent aller encore plus loin, en limitant la durée de cotisation à 43 ans pour toutes les carrières longues, comme pour le reste des travailleurs. Le texte du gouvernement prévoit pour l'heure que ceux qui ont commencé à travailler tôt, avant 20 ans, pourront bénéficier d'un départ anticipé, à condition de cotiser durant 44 ans.

 Elisabeth Borne ne "répond pas à la préoccupation qui est celle de millions de travailleurs", déplore Laurent Berger.  Le patron de la CFDT estime que l'élargissement du dispositif carrières longues aux personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans n'est qu'une "rustine". "Le problème de base de cette réforme, c'est le report de l'âge légal à 64 ans qui accentue les inégalités inhérentes au monde du travail", a-t-il martelé dimanche dans l'émission "Questions politiques" sur France Inter, avec franceinfo et Le Monde.