Retraite sans pension : "J'ai demandé de l'argent à mon fils"
Malgré des mesures exceptionnelles prises en octobre, la Caisse d’assurance retraite et de la santé du travail (CARSAT) des deux régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie n’a pas réussi à résorber l’énorme retard dans le traitement de ses dossiers. Elle avait alors fermé les services d’accueil de ses agences pour accélérer l’examen des droits des salariés. A quelques jours de Noël, la situation reste critique avec près de 6.000 dossiers en souffrance. Ceux de retraités qui ne touchent pas leur dû.
"J'ai demandé de l'argent à mon fils"
Derrière la comptabilité du retard de la Carsat, il y a le quotidien très critique de nombreux retraités. C’est le cas de Myriam dans le Nord, à Loos, près de Lille. Agée de 61 ans, elle a cessé de travailler au 1er novembre. Mais elle ne reçoit quasiment rien pour vivre. Son dossier de retraite fait partie des piles en souffrance et le seul versement vient de sa pension de reversion. Elle ne reçoit que les 137 euros de la retraite de son mari décédé. Myriam n’a ni l’envie, ni les moyens de préparer les fêtes de fin d’année. Elle a même été contrainte de "demander à son fils " un coup de pouce.
Des retraités à bout
La situation de cette jeune retraitée sans pension n’est pas un cas isolé. Une association caritative de la région de Calais a reçu de nombreux témoignages de retraités en détresse. Sa présidente parle même d’une tentative de suicide pour une personne concernée, qui est à bout.
Alertée par les situations douloureuses engendrées par les retards, la sénatrice communiste du Nord, Michelle Demessine sera reçue jeudi après-midi par le conseiller social de François Hollande. L'élu estime que de nombreux retraités concernés"ont travaillé toute leur vie " et qu'il y a "une obligation de résultat " pour ces personnes, certaines étant "sans retraite depuis huit mois ".
Un plan sans grand effet
La Carsat déclare avoir pourtant mis en œuvre un plan d’action ces derniers mois. Son directeur, Henri-Pierre Radondy, explique que les salariés se sentent même très concernés par l’état des lieux inquiétant.
"Nous avons de nombreux collaborateurs qui viennent le samedi faire des heures supplémentaires. Nous avons aussi un dispositif d’entraide entre Carsat dans d’autres régions."
La Caisse chargée d'etudier les droits des retraités devrait recevoir moins de nouveaux dossiers au début de l'année 2015, mais le retour à la normale n'est pas pour autant promis...
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