: Reportage "Il y a un arrêt total de la fréquentation" : autorisés à ouvrir le dimanche tout l'été, les commerces parisiens subissent le contexte politique
Cette année, avec les Jeux olympiques, presque tous les commerces parisiens sont autorisés à ouvrir tous les dimanches jusqu à la fin du mois de septembre. Pourtant, les commerçants sont loin de profiter en masse de cette opportunité. Et le contexte politique n'y est pas pour rien.
Ainsi, pour le premier dimanche des soldes d'été à l'orée, jour du premier tour des élections législatives anticipées, Carole confie ne pas avoir beaucoup de clients dans sa boutique de mode, quasiment en face de l'Hôtel de Ville de Paris : "Ce n'était pas un dimanche classique de soldes... Depuis l'annonce du président pour la dissolution de l'Assemblée, il y a un arrêt total de fréquentation. Là, on est sur une perte de 20%. On va encore ouvrir le dimanche qui arrive, mais si j'étais indépendante, je fermerais ma boutique, mais comme on fait partie d'un groupe, je n'ai pas le choix", glisse-t-elle.
La Chambre de commerce encourage les commerçants à "jouer le jeu"
Plus près du Marais, toujours dans le centre de Paris, Laurine, elle, se dit satisfaite de son premier dimanche. Dès la mi-journée, elle a vendu pour un millier d'euros de chaussures. Mais le prochain week-end s'annonce moins prometteur avec le second tour des élections et la crainte d'éventuels débordements.
"La boutique se situe entre Bastille et République, on a beaucoup de manifestations. Et la police nous a dit que si ça commençait à courir, on devait fermer absolument", explique-t-elle. Ça tombe mal : cette année, les arrière-boutiques sont pleines. Après un printemps maussade, les stocks sont à un niveau inhabituel.
L'autorisation pour tous d'ouvrir tous les dimanches doit servir de test, encouragé par la Chambre de commerce de Paris : "Les touristes commencent à arriver, on a tout intérêt à jouer le jeu. On a cette opportunité. Pour dimanche prochain, j'engage fortement les commerçants à ouvrir", lance Gérald Barbier, premier vice-président de la CCI, qui dit espérer, à la clé, une hausse envisagée de 10 à 20% du chiffre d'affaires.
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