Red Bull : une mise en vente sous haute surveillance
Lors d’un débat au Sénat le mois dernier, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait parlé de "cocktail détonnant". Mais face aux menaces de procès de la part du fabricant, le gouvernement a préféré négocier l’apposition de messages de prévention sur les canettes.
C’est donc avec l’accord de l’Etat, mais accompagné des réserves des autorités de Santé, que le "vrai" Red Bull – celui qui contient de la taurine – est progressivement mis en rayon à partir d’aujourd’hui. La boisson "énergisante" était déjà en vente dans les supermarchés, depuis le 1er avril, mais sous une forme édulcorée... c'est à dire sans "taurine".
Teneur élevée en caféine, à consommer avec modération, déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes : la mise en garde figure sur les canettes de cette boisson énergisante qui concentre de fortes doses de caféine et de taurine. La taurine, un dérivé d’acide aminé dont les effets sont encore mal connus, et dont l’ajout dans les produits alimentaires reste interdit dans plusieurs pays.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) enquête. Mais en l’absence – pour l’instant – de données scientifiques probantes et de preuves de la nocivité du produit, le seul principe de précaution ne pouvait pas justifier à lui seul l’intransigeance de la France. Red Bull débarque donc dans les rayons des hypermarchés, des épiceries de quartier, des stations-service et dans l’atmosphère enfumée des boites de nuit.
Risque d’hémorragie, de troubles de l’agitation, de tachycardie, d’insuffisance rénale… Charge à l’Institut de veille sanitaire de surveiller les éventuels effets indésirables de cette boisson énergisante, en particulier en cas de consommation à forte dose (plus de deux canettes par jour) et d’association avec de l’alcool, mode de consommation très prisé des jeunes. Une chose est sûre, les chiffres de vente de Red Bull seront d’autant plus élevés en France, que la boisson y a longtemps été interdite.
Gilles Halais
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