Quand Renault fait ralentir son propre groupe
“Drive the change” (Conduire le changement), c'est le nom du plan de développement de Renault d'ici 2016. En fait de conduite, c'est un style prudent qu'adopte la marque au losange. Et le changement est très fortement teinté de conservatisme, ainsi que l'admet le PDG, Carlos Gohsn.
L'objectif principal est de vendre trois millions de voitures d'ici 2013, un record, et d'améliorer sa rentabilité sur ces deux années. L'ensemble des marques Renault (avec Dacia et Samsung) devraient proposer 48 modèles, et le groupe compte beaucoup sur la commercialisation de ses quatre modèles de voitures électriques : Fluence Z.E, Kangoo et Twizy et la Zoe. Elles doivent être proposées d'ici 2012.
Mais le PDG, Carlos Gohsn, s'est converti à la prudence, échaudé par les déboires de la marque frappée par la crise. Le plan précédent, baptisé “contrat 2009” prévoyait un accroissement de 800.000 unités vendues. L'objectif n'avait pas été atteint.
De fait, Renault n'est plus la locomotive de son propre groupe. Dacia et Nissan contribuent plus à son dynamisme, alors que l'ancienne régie en est encore à penser les plaies de la crise. Et la tempête n'est pas encore complètement passée, puisque les ventes de voitures en France même sont en recul de 8%, selon le courtier Raymond James.
_ Le retour même aux bénéfices semble quelque-peu fragile, puisque les ventes ont été dopées par les aides gouvernementales françaises et que Renault a bénéficié d'une manne exceptionnelle de deux milliards d'euros, due à la cession de ses parts dans le constructeur suédois de camion Volvo.
Les marchés se montrent d'ailleurs peu enthousiastes à l'annonce de “Drive the change”. Le titre Renault reculait ce matin à Paris de 3,96% à 46,66 euros.
Grégoire Lecalot, avec agences
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