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Prix du brut: les puissances asiatiques et les USA inquiets pour l'économie mondiale

Article rédigé par franceinfo
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Les Etats-Unis et les quatre plus grandes puissances économiques asiatiques ont exprimé ce matin leurs inquiétudes à propos du nouveau record du prix du pétrole qui risque selon eux de faire dérailler l'économie mondiale.

Le cours du brut, qui a été multiplié par cinq depuis 2003, a franchi un nouveau record hier à New York, avec un bond sans précédent de 10,75 dollars en une séance, pour terminer à 138,54 dollars.

Parlant à la presse avant la réunion d'Aomori (nord du Japon), avec ses homologues de la Chine, de l'Inde, du Japon et de la Corée du Sud, le secrétaire américain à l'Energie Samuel Bodman a reconnu que ce nouveau record était "un choc" pour l'économie américaine, déjà en difficultés.

Il a averti les pays producteurs de pétrole qu'une chute de la croissance américaine ne leur ferait pas de bien "car ils comptent sur nous pour être un moteur essentiel de l'activité économique mondiale".

M. Brodman a toutefois estimé qu'il n'y avait pas de crise du pétrole et qu'il n'était donc pas nécessaire de réguler le marché.

Dans son discours d'ouverture, le ministre japonais de l'Industrie, Akira Amari, a souligné que "la situation énergétique mondiale s'est aggravée" depuis la première réunion des cinq puissances à Pékin en 2006.

"C'est devenu un facteur de risque majeur pour l'économie mondiale", a-t-il dit, en rappelant que le prix du brut était d'environ 65 dollars le baril, il y a moins de deux ans, alors qu'il approche aujourd'hui des 140 dollars.

"Il est très important que nous, les cinq nations qui consomment la moitié de l'énergie mondiale, nous nous rassemblions et que nous envoyions un message conjoint sur l'action que nous devons entreprendre", a-t-il ajouté.

Lors d'une rencontre avec le ministre de l'Economie sud-coréen Lee Youn-Ho, M. Amari a jugé les prix actuels du pétrole "anormalement élevés".

"Nous voulons envoyer un message à ce sujet au reste du monde", a-t-il dit.

Le ministre sud-coréen a également estimé que les prix du brut n'étaient pas "à des niveaux normaux". "On doit se demander si l'économie mondiale aura la capacité de continuer à se développer à de tels niveaux de prix", a-t-il ajouté.

Les analystes de Morgan Stanley s'attendent à ce que le prix de l'or noir atteigne les 150 dollars d'ici le 4 juillet, fête nationale américaine et pic de la saison des déplacements estivaux en voiture, soit dans moins d'un mois.

Dimanche, ce sera au tour des ministres de l'Energie des pays industrialisés du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) de se pencher sur la question. Une réunion élargie à la Chine, à l'Inde et la Corée du Sud se tiendra ensuite.

La Russie est le seul grand producteur de pétrole et de gaz parmi ces 11 pays, dont la demande totale en énergie représente 65% des besoins mondiaux, selon les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Les problèmes d'environnement figurent également au menu de la réunion de deux jours, les 11 pays participants représentant environ 65% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Il s'agira d'un des thèmes dominants du sommet du G8 prévu en juillet à Toyako (nord du Japon).

Le Japon, qui préside cette année le G8, a l'intention de pousser à une plus grande coopération entre l'AIE et la Chine et l'Inde, et d'insister pour que les Etats résistent à la tentation de subventionner les carburants et laissent le marché fixer librement les prix, selon un responsable gouvernemental.

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