Sentiment anti-riches : "Je ne pense pas que des Français iront mieux si on tape sur d'autres", estime Gabriel Attal
Le ministre délégué chargé des Comptes publics estime que les Français "attendent d'être protégés" face à l'inflation. Il reconnaît aussi que les salaires des grands patrons "paraissent hors de la réalité".
"Il y a peut-être des Français qui considèrent qu'ils iront mieux si on tape sur d'autres, mais je ne pense pas que ce soit la solution", a déclaré Gabriel Attal, dimanche 23 octobre sur France Inter. Interrogé dans Questions politiques sur l'existence d'un sentiment anti-riches en France, le ministre délégué chargé des Comptes publics "pense avant tout qu'il y a des Français qui attendent d'être protégés". "C'est ce qu'on fait avec le bouclier tarifaire", assure-t-il.
Un sentiment anti-riches en France ? Pour @GabrielAttal, "il y a avant tout des Français qui attendent d'être protégés. Il y a peut-être des Français qui considèrent qu'ils iront mieux si on tape sur d'autres, moi je ne le crois pas." #QuestionsPol pic.twitter.com/DuEuIRobLv
— France Inter (@franceinter) October 23, 2022
Invité à réagir sur la polémique à propos de l'augmentation de 52% du salaire du PDG de TotalEnergies, le ministre délégué "entend parfaitement que les chiffres évoqués paraissent totalement hors de la réalité". "Ce que j'attends dans ce genre de cas, c'est que l'entreprise prenne également des décisions en faveur du partage de la valeur avec les salariés." Dans le cas de Total, il assure que le gouvernement a "mis une pression très forte pour qu'ils revalorisent les salaires."
Sur les dividendes en revanche, Gabriel Attal estime qu'"on ne fait pas de la fiscalité ou de la justice avec des symboles" et qu'ils représentent parfois "une partie de la rémunération de salariés modestes". "Le symbole ne va pas augmenter la rémunération des Français", estime le ministre délégué chargé des Comptes publics. "Ce qui change la vie des Français, c'est d'aller chercher les profits d'entreprises qui sont le fait de la spéculation et de l'inflation". Il promet que ce sera fait par le gouvernement avec "plusieurs dizaines de milliards d'euros captés".
"On ne fait pas de la fiscalité avec des symboles"
Le ministre délégué rappelle que la France est "le deuxième pays qui taxe le plus au niveau européen" et que, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée en 2017, "on est redevenu le pays le plus attractif en Europe pour les investissements étrangers". Si l'impôt sur la fortune (ISF) a été supprimé, Gabriel Attal insiste pour rappeler qu'il a été "transformé" en IFI et que la rente immobilière est donc toujours taxée. "Simplement, on veut continuer à moins taxer ce que finance l'activité économique et l'investissement dans les entreprises."
Alors qu'il détaillait par ailleurs les mesures prises pour le pouvoir d'achat et les services publics sous le précédent quinquennat d'Emmanuel Macron, Gabriel Attal a reconnu "le côté positif" de la crise des gilets jaunes. "Évidemment que ça a été utile. C'est le couvercle d'une cocotte-minute qui bouillonnait depuis 15 ou 20 ans qui a explosé au moment où on a fait la taxe carbone. Le fait est qu'on a géré la crise. Ça nous a permis de prendre davantage en compte ce qui était ressenti et attendu en matière de service public et de valorisation du travail", explique le ministre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.