Pourquoi les Français payent leurs lunettes plus cher que les autres
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce les "surcoûts de l'optique" et les "marges exorbitantes" des opticiens.
Myopes, hypermétropes, presbytes et autres astigmates: corriger vos troubles de la vue vous coûte une petite fortune. A 470 euros la paire, la France est le pays d'Europe où les lunettes sont en moyenne les plus chères, selon une étude publiée mardi 23 avril par l'UFC-Que Choisir. Cela représente un budget 50% plus élevé que la moyenne.
Pour expliquer ce phénomène, l'association de consommateurs dénonce les "surcoûts de l'optique" et les "marges exorbitantes" des opticiens.
Francetv info énumère les critiques de l'organisation à l'égard des lunetiers.
Des dépenses en marketing excessives
Dans l'Hexagone, "un équipement (verres + montures) est vendu en moyenne 393 euros hors taxes (soit 470 euros TTC), 3,3 fois son prix d'achat (118 euros seulement)", pointe l'UFC-Que Choisir.
Selon ses calculs, les opticiens dégagent en moyenne "un taux de marge de 233%", pour "une marge brute de 275 euros" sur chaque paire vendue. "Sur les verres, la marge brute moyenne atteint même 317%", souligne-t-elle dans son communiqué.
Ce niveau de marge "excessif des distributeurs sert à couvrir des frais fixes trop élevés et des dépenses marketing inconsidérées", qui atteignent 580 millions d'euros par an, estime l'UFC.
Un trop grand nombre de points de vente
Aujourd'hui, le poids des frais de distribution représente environ 70% du prix de vente hors taxes. Pour expliquer cette inflation tarifaire, l'association de consommateur pointe l'"augmentation exponentielle du nombre de points de vente (+47% depuis 2000) décorrélée de la croissance des besoins de la population (+13%)". Chaque boutique ne vend que 2,8 paires de lunettes par jour ouvrés en moyenne, ce qui est trop peu pour supporter l'ensemble des coûts fixes du magasin. Ces derniers sont donc répercutés dans le prix des montures et des verres.
Une activité trop peu encadrée
Ces prix "excessifs ont pu se développer (...) grâce à une complexité des produits d'optique et à une opacité tarifaire qui empêchent le consommateur seul de faire réellement jouer la concurrence", poursuit le communiqué. Surtout, en l'"absence de régulation publique", l'UFC réclame un "encadrement de l'activité" des réseaux d'optique et "l'inscription à l'ordre du jour du Sénat de la proposition de loi visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins".
Cette mesure, déjà adoptée par l'Assemblée, permettrait, après négociations, d'obtenir des tarifs plus faibles de 15 à 40%, selon les mutualistes.
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