Plusieurs centaines d'agriculteurs ont manifesté avec force mardi au salon international de l'élevage de Rennes
Les manifestants ont tenté à plusieurs reprises de franchir les barrières entourant la salle, aux accès soigneusement filtrés, où le ministre de l'Agriculture et le président de la FNSEA ont prononcé leurs discours.
Les gendarmes, présents en nombre, les ont repoussés en utilisant les gaz lacrymogènes.
Des stands du ministère de l'Agriculture, de la FNSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs), du CNIEL (interprofession laitière) ont été mis à sac par les agriculteurs, qui ont démonté ou jeté à terre du mobilier et dispersé papiers et documentations.
Les manifestants scandaient des slogans hostiles à la FNSEA et à son président, lançant vers le bâtiment des oeufs, des bouts de ferraille ou des petits sacs en plastique avec du lisier.
"Lève toi producteur laitier", "Le Métayer (président de la FNSEA) démission", ont crié les manifestants, qui arboraient notamment la casquette jaune de l'EMB (European Milk Board), une organisation européenne minoritaire de producteurs de lait, ou encore les couleurs de la Confédération paysanne, Coordination rurale, Organisation des producteurs de lait ou Apli (association des producteurs de lait indépendants).
Une grande banderole de l'EMB réclamait "une régulation souple des volumes pour un prix juste du lait".
Les syndicats minoritaires reprochent à la FNSEA les accords signés dans le cadre de l'interprofession laitière sur le prix du lait.
Alors que le démantèlement des quotas laitiers est en cours, ils réclament le maintien d'un encadrement du marché et dénoncent l'apparition d'une concurrence entre éleveurs laitiers et entre pays européens.
"On veut construire l'Europe, il ne faut pas diviser les pays entre eux", a déclaré Nicolas Coudray, porte-parole de l'Organisation des producteurs de lait (branche lait de la Coordination rurale). "On ne peut faire que baisser le prix du lait avec un système comme ça, cette compétition est une hérésie", a-t-il dit.
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