Passe d’armes entre EDF et Areva sur l’alimentation des centrales nucléaires
Le différend porte, non pas sur les livraisons de combustible, mais sur le retraitement des déchets radioactifs, le combustible usagé issu des 58 réacteurs exploités en France par EDF. Et particulièrement sur le montant et le volume des prestations fournies par Areva sur son site de La Hague (Manche). Des mois que les deux entreprises négocient (selon La Tribune, le contrat serait de l’ordre de 800 millions d’euros par an), sans parvenir à s’entendre.
Tout en continuant de discuter, les deux entreprises avaient signé un accord transitoire couvrant l’année 2009, afin que l’activité ne soit pas interrompue – car l’accord qui se négociait porte sur la période 2008-2012.
Mais après plus d’un an de discussions, Areva a fini par demander l’arbitrage de l’Etat. Celui-ci a tranché. Le géant du nucléaire affirme à présent attendre "que cet arbitrage s’applique" . Mais comme l’accord provisoire est arrivé à échéance, Areva a décidé de suspendre l’évacuation des combustibles usés – ce que confirment les deux parties – ainsi que les opérations d’approvisionnement en uranium – ce que dément Areva.
Désorganisation de la filière nucléaire française
Selon le rapport annuel d’EDF, Areva fournit plus des deux tiers des besoins d’EDF dans l’amont du cycle nucléaire (qui comprend notamment la fourniture d’uranium).
_ Les réacteurs français doivent être rechargés en combustible nucléaire tous les 12 à 18 mois, selon les modèles. Le nucléaire représente environ 75% de l’électricité produite en France.
La désorganisation de la filière nucléaire française, dont cette passe d’armes entre les deux principaux opérateurs est un exemple criant, a été vivement critiquée ces derniers mois. Notamment après l’échec d’un consortium mené par EDF et GDF Suez dans un appel d’offres de 20 milliards de dollars à Abou Dhabi.
Gilles Halais, avec agences
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