Paroles d'agriculteurs : "Aller à Paris... c’est la dernière chance"
Tour à tour, les productions laitières, bovine et porcine, ont dû faire face à de nombreuses crises. La FNSEA, premier syndicat agricole du pays et celui des Jeunes agriculteurs (JA) ont appelé les paysans à manifester dans Paris afin que le gouvernement réalise l’urgence de la situation. Malgré leur accord avec le gouvernement sur les dernières aides financières et réformes de fond annoncées, les agriculteurs veulent du concret et pas des effets d’annonce.
Cent cinquante tracteurs bretons participent à la manifestation organisée par la FNSEA. Tanguy est producteur laitier, installé à Plélan-le-Grand, en Ille-et-Vilaine. Il n'a pas hésité à faire ce long déplacement.
"Je me suis inscrit il y a un mois sans savoir quand ça commençait et quand ça s’arrêtait. On est à la deuxième crise laitière en six ans et ce n’est pas possible. On a le droit d’avoir une vie comme tout le monde. On ne demande pas des subventions, on n’en veut plus, on veut juste vivre de notre métier. "
"Le retour demain, on n’en sait rien"
"Aujourd’hui, tous les leviers sont activés et la fin de l’année s’annonce très, très difficile, " explique Yves-Hervé Mingam, producteur de porcs à Guiclan et responsable porc aux Jeunes Agriculteurs du Finistère.
"Le retour demain, on n’en sait rien ", prévient-il. "Je ne sais pas si quelqu’un peut dire aujourd’hui quand est-ce qu’on partira. On attend du concret après les effets d’annonce. Nous ne sommes pas là pour demander l’aumône. On veut un avenir, on a besoin d’avoir une visibilité sur notre activité. "
Guillaume Chartier, exploitant agricole et président de la FDSEA dans l’Oise, partage cet avis. "Ce serait dommage que ce mouvement s’enlise. C’est une opération nationale, Xavier Beulin, le président de la FNSEA, nous donnera l’ordre de lever le camp s’il estime que les avancées sont suffisantes. Malheureusement nous n’avons plus rien à perdre. "
Une forte détermination
Jean Marc est producteur de lait à Lanvellec, dans les Côtes d'Armor. Il a fait plus de 1.000 kms pour venir manifester avec son tracteur à Paris. "Quand on nous a demandé si on voulait venir à Paris on a dit oui. Si le gouvernement ne comprend pas c’est qu’il y a un gros problème. Aller à Paris ce n’est pas rien, c’est pour nous la dernière chance. "
Luc, éleveur manchois qui possède 60 vaches laitières à Condé-sur-Vire. "Si on a fait l’effort de monter, c’est pour nous faire entendre du gouvernement et de tous les élus qui ont du mal à réagir. S’il n’y a plus d’agriculture on ne nourrit plus personne. "
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