Paris : les taxis cernés par la concurrence
L'application mobile lancée ce mercredi par la société américaine Uber est vécue comme une
provocation par la profession des artisans-taxis parisiens, d'autant qu'elle
vient d'une entreprise déjà présente sur le marché des Voitures avec chauffeur (VTC), la bête noire des taxis, un service vécu comme une concurrence déloyale.
L'application mobile fait peur aux taxis
La simplicité du nouveau système UberPOP agace les taxis : un
conducteur particulier offre ses services à bord de son véhicule personnel. Il est admis sur la liste s'il
répond à plusieurs critères très surmontables : au moins 21 ans, un permis
B depuis trois ans minimum et un extrait de casier judiciaire vierge. Une fois
les conditions remplies, le conducteur est mis en relation avec un utilisateur
via l'application mobile.
C'est en
résumé un service adapté à la ville du covoiturage, qui fait un tabac partout en France,
mais, sur du court trajet parisien, celui des taxis. Le service est facturé à
quatre euros minimum, au-delà une minute à 35 centimes et le kilomètre à 80
centimes. La Fédération nationale des taxis parle de "chauffeurs de taxis
déguisés et d'une profession désespérée ."
La bataille contre la concurrence
Les taxis parisiens sont bien décidés à ne pas se laisser
faire. Ils prévoient une grève le lundi 10 février avant une mobilisation, cette
fois nationale, le 13 mars. Le service UberPOP arrive sur leur marché du court
trajet. Ce qu'ils appellent "une provocation" s'ajoute à leur
colère contre les Voitures sans chauffeur ( VTC), qui les a déjà fait manifester en 2013. Pour ce secteur particulier, une décision
cruciale a été annoncé ce mercredi à la m-journée. Les sociétés de VTC contestaient devant le Conseil d'Etat les contraintes imposées par un décret du
gouvernement. La mesure est suspendue. Elle les obligeait à un délai de 15 minutes entre la réservation et la
prise en charge du client. Le Conseil d'Etat se prononcera plus tard sur la validité du décret.
Le covoiturage arrive en ville
La nouvelle application UberPOP fait trembler une
profession déjà fragilisée par les changements d'habitude. Le covoiturage qui a
le vent en poupe en France ne fait que s'adapter aux nouveaux besoins des
budgets serrés à l'heure du numérique : une offre élargie sur les trajets courts en ville, y
compris par le smartphone et la tablette. La profession des artisans-taxis n'a
pas fini de trembler.
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