Paiement des impôts chez le buraliste : "Nous sommes le premier commerce de proximité"
L'expérimentation débute lundi chez près de 600 buralistes dans dix départements français en vue d'une généralisation au 1er juillet. L'idée est de profiter de la proximité pour proposer des services d'État.
"La proximité du tabac fait qu'on vient chercher le café ici". Yannick, 40 ans, est technicien auto. Il vient chercher des cafés durant sa pause dans un bureau de tabac de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) où est testée depuis le 24 février la possibilité d'y payer ses impôts. "Pourquoi pas ?", commente Yannick. On n'a pas beaucoup de pauses. Si en allant chercher des cigarettes on peut payer nos impôts, faire ci, faire ça, aller chercher la baguette limite… Ca nous fait gagner du temps et ce n'est pas négligeable par rapport à nos vies avec les enfants, le travail...". Pour Yannick,"c'est un confort de vie."
Un code-barres et un terminal dédié
Sébastien Hardy et sa femme ont racheté le bureau de tabac L'Alphabet, il y a quatre mois. Lundi 24 février, ils étendent un peu plus leurs services, à l'instar de 600 autres établissements dans une dizaine de départements en France. "Aujourd'hui, vous venez dans notre établissement avec votre amende ou vos impôts à payer sur lesquels figure un datamatrix [code-barres carré], explique Sébastien. Vous le présentez au niveau de notre terminal Neptune de la FDJ, vous passez le datamatrix en dessous et toutes les informations sont directement distribuées sur l'écran de la FDJ. Aujourd'hui, les règlements sont soit en espèces, soit en carte bancaire. On peut faire des règlements partiel ou total."
La DGFIP (Direction générale des finances publiques) a conçu une formation en ligne pour les buralistes comme Sébastien. Ils perçoivent 1,50 euro par transaction. C’est peu mais c’est tout de même un avantage économique, explique Sébastien : "Ça va peut-être rajouter un petit peu de passage, un petit peu de consommation sur d'autres services et d'autres produits."
De toute façon aujourd'hui avec la hausse du prix du tabac, on est obligé de se diversifier si on veut continuer à vivre de notre métier.
Sébastien Hardy, buraliste à Montigny-le-Bretonneuxà franceinfo
Françoise habite près du bureau de tabac. Elle se pose une question sur la "confidentialité" d'un tel système. "Quand on est chez soi, qu'on est derrière son écran, on est seul. C'est quand même des questions d'ordre privé", souligne Françoise.
Un "système d'avenir"
Jean-François Vigouroux est président des buralistes des Yvelines. Il vient voir si le système fonctionne bien. Pour lui, il s'agit bien d'un système d’avenir : "Si l'État fait confiance aux buralistes pour encaisser les impôts, demain ce sera d'autres institutions ou d'autres entreprises qui pourront nous demander autre chose. Nous sommes le premier commerce de proximité." Une deuxième vague d'expérimentations aura lieu mi-avril. Le 1er juillet, plus d’un quart des buralistes de France proposeront ce service à leurs clients.
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