Ouvertures dominicales à Paris : débat autour des 12 zones touristiques
Cela ne va pas être simple, car chacun campe sur ses positions et elles sont bien tranchées. La loi Macron, définitivement adoptée en juillet, prévoit la mise en place de 12 zones touristiques et commerciales où les magasins pourront ouvrir tous les dimanches. Encore faut-il définir ces zones.
Les grandes enseignes se frottent les mains
Et a priori, il y a des points de vue totalement inconciliables, avec d'abord ceux qui sont pour l'ouverture des commerces le dimanche et en soirée. Ce sont évidemment ceux qui vont en profiter : les grandes enseignes, Zara et autre H&M, et les grands magasins à commencer par ceux du boulevard Haussman qui se frottent les mains à l'idée de faire dépenser de l'argent aux touristes chinois, dimanche et soir inclus.
Ils sont regroupés au sein de l'Alliance du commerce, présidée par Claude Boule : "Sur Paris et région parisienne, on est à environ 30 millions de touristes ", "beaucoup de commerce ont désormais un chiffre d'affaires réalisé avec des non résidents extrêmement important, et ça peut aller dans certains quartiers jusqu'à 50% ", explique-t-il.
Les indépendants inquiets
Sauf que tous les commerçants ne bénéficieront pas de cette ouverture dominicale et nocturne, rétorque le président de la Confédération des commerçants de France, porte-voix des indépendants. Ils sont de moins en moins nombreux dans la capitale. Ils ne représentent aujourd'un qu'un peu plus de 10% des commerces.
Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, ne dit pas que la loi Macron, signera leur mort dans certains quartiers, mais il n'en est pas loin : "Cette loi est dangereuse sur un plan de concurrence commerciale, et en terme d'accessibilité à ces zones, les indépendants n'ont pas les moyens d'accéder à ces loyers prohibitifs ".
Et les petits commerçants ne sont pas seuls sur cette ligne. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, pense grosso modo la même chose. Dans une lettre incendiaire envoyée la semaine dernière au ministre de l'Economie Emmanuel Macron, elle dénonçait le fantasme d'une ville entièrement dédiée au consumérisme et la méconnaissance du locataire de Bercy du tissu commercial parisien.
Manifestation des organisations syndicales mardi
Le Clic-P, qui rasssemble les organisations syndicales, est plus cynique. Ils remarquent que Bercy a inclus dans ces zones touristiques internationales des quartiers auxquels on n'aurait pas forcément pensé. Autour de la place d'Italie dans le 13e arrondissement, le quartier des Ternes aussi. Un cadeau, pensent les syndicats, aux patrons de la Fnac et de Darty qui se plaignaient de ne pas être inclus dans la loi Macron. C'est maintenant chose faite. Le Clic-P va manifester devant les fenêtres du ministre de l'Economie ce mardi matin.
Le décret gouvernemental sur la carte qui précise ces 12 zones touristiques internationales sera publié à la fin du mois.
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