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OPEP : moins 2,2 millions de barils par jour à partir du 1er janvier

Ils fournissent 40 % du brut dans le monde : ils avaient tout intérêt à se mettre d’accord sur une baisse de production pour tenter d’arrêter la chute du prix du baril. Après deux tentatives presque inefficaces, cette fois l’OPEP a décidé de frapper fort : le cartel opère une réduction de production d’un peu plus de 2 millions de barils par jour.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©FOTOLIA/Eric Vernier)

La réunion des pays membre de l’OPEP à Oran (Algérie) vient d’aboutir à un consensus. Le cartel produira à partir du 1er janvier 2009 : 2,2 millions de barils en moins par jour par rapport à octobre dernier.

Cette nouvelle baisse, la troisième depuis septembre, est la plus importante décidée par l’organisation depuis l'introduction du système des quotas de production en 1982.
_ En quatre mois, les membres de l’OPEP auront diminué leur production de 4,2 millions de barils par jours.

Un moyen pour les pays membres de l’OPEP d'anticiper sur une inflexion de la demande prévue en 2009.
_ Une manière aussi de réduire les stocks. M. Al-Nouaïmi, ministre saoudien du pétrole, a souligné que l'offre excédait un peu la demande.

Dans ce contexte, la Russie et l'Azerbaïdjan, qui ne font pas partie du cartel, mais qui sont aussi de grand producteurs, se sont dits prêts à des baisses de production de 300.000 barils par jour environ chacun.

Une mesure efficace ?

Malgré cette nouvelle résolution, le cartel s'inquiète de son impuissance à jouer sur les prix du baril.
Début décembre, il était passé sous la barre des 40 dollars à Londres. Une chute contre laquelle les deux première baisses n'ont pu faire grand chose.
Le marché met en doute la capacité de l'OPEP à agir sur les prix, mais aussi à appliquer ses propres décisions.

Par ailleurs, Phil Flynn, d'Alaron Trading a souligné que "Le marché est focalisé sur la destruction de la demande et que réduire la production ne va pas changer cela".
"Si le marché a ignoré la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr), qui a abaissé mardi son taux directeur à un niveau historiquement bas, alors je pense que le marché va ignorer l'Opep", a-t-il ajouté.

Pour James Williams, de WTRG Economics, une baisse de 2 millions de barils par jour reste insuffisante "pour compenser le déclin de la consommation aux seuls Etats-Unis".

L'OPEP a déjà fixé une nouvelle réunion, le 15 mars prochain, pour évaluer la situation.

Jamila Zeghoudi avec agences

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