Numéros surtaxés : repérer les arnaques
Les victimes d'arnaques aux appels surtaxés portent rarement plainte. Certains escrocs ont mis au point une technique bien rodée.
Monsieur Martel est habituellement un homme prudent. Il y a quelques mois pourtant, il ne s'est pas méfié lorsqu'il reçoit un appel de son supermarché, pense-t-il. Quand il décroche, une voix lui dit qu'il a gagné un bon d'achat de 2 000 € d'électroménager. Pour en profiter, on lui demande d'appeler un numéro qui commence par 08, sans lui préciser que l'appel est payant. On lui demande alors de choisir des cadeaux pour un montant de 1 000 €. Il n'a jamais reçu les cadeaux promis, contrairement à sa facture : 54 € de hors-forfait pour 1h15 passée au téléphone avec les escrocs.
Garder la victime au téléphone le plus longtemps possible
Il est loin d'être le seul à s'être fait avoir. Et c'est toujours la même technique : la victime reçoit un message prétexte, lui annonçant par exemple qu'un colis est en attente de livraison, ou encore qu'elle a gagné un bon d'achat dans une grande enseigne. Pour en bénéficier, elle doit appeler un numéro surtaxé, que n'importe qu'elle société peut mettre en place. Les escrocs ont alors un objectif : garder la victime au téléphone le plus longtemps possible, pour faire grimper la facture.
Nous avons appelé l'un de ces numéros pour comprendre les techniques de l'arnaque. On me demande de choisir des articles sur le site d'une grande enseigne d'électroménager. À chaque fois, il faut donner le code de l'article choisi. Tous les prétextes sont bons pour nous garder au bout du fil. Pendant ce temps les minutes défilent, les euros aussi. Bilan : une heure de perdue, une facture de 48 € et des cadeaux que nous ne recevrons jamais. Dix jours plus tard, le numéro n'existe plus : un grand classique de ce genre d'escroquerie. L'arnaque est bien connue de la répression des fraudes mais peu signalée par les victimes. Dans la majorité des cas : le préjudice ne dépasse pas 20 €. Difficile de poursuivre ces escrocs, mais pas impossible. En juin, le dirigeant d'une PME a été mis en examen soupçonné par la justice d'avoir escroqué des milliers de personnes depuis 2015, pour un montant de 38 millions d'euros.
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