MyFerryLink, contrainte par la justice britannique de rester à quai, cherche un repreneur
"L’avenir de MyFerryLink se jouera maintenant en dehors du groupe " , a commenté Jacques Gounon, le PDG d’Eurotunnel. La justice britannique a tranché vendredi. Le Tribunal d'appel de la Concurrence britannique a confirmé la décision d'interdire à la compagnie française de ferries MyFerryLink (ex-SeaFrance), qui loue ses bateaux auprès d'Eurotunnel, de desservir le port de Douvres. La raison : le groupe Eurotunnel exploite déjà le tunnel sous la Manche.Ce dernier a réagi en indiquant être "contraint" de chercher un repreneur. Cette décision "illogique" pour la direction, qui dénonce une atteinte à la liberté d’entreprendre.
533 emplois en France et 71 en Grande-Bretagne sont directement menacés. Le député-maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvilier (PS) a critiqué la décision, pointant que MyFerryLink est "un élément majeur de l’activité de notre littoral et du pavillon maritime français ". La compagnie, qui avait enregistré des pertes de 14 millions d’euros au premier semestre 2014, doit donc trouver un repreneur. L’affaire pourrait toutefois ne pas en rester là puisque MyFerryLink entend interjeter appel, estimant la décision "profondément injuste".
Un long feuilleton judiciaire
Une potentielle suite à un feuilleton judiciaire entamé en 2012. A la mort de Sea France, le groupe Eurotunnel avait racheté les parts et confié l’exploitation à la société coopérative et participative MyFerryLink, créée par les employés. Des ferries détenus par la société exploitant le tunnel sous la Manche, ce qui dérange l'autorité de la concurrence britannique.
Un an plus tard, les juges britanniques ont interdit aux ferries d’accoster à Douvres. Jugement cassé en appel puis finalement confirmé. Mais cette fois, l’interdiction d’opérer sous six mois a décidé Eurotunnel à lâcher MyFerryLink.
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