Moody’s envisage de dégrader la France à moyen terme
Moody's change sa perpective sur la France. Contrairement à Standard & Poor's, voilà un mois, l'agence n'a pas changé la note qu'elle attribue aux obligations émises par Paris : toujours AAA, l'évaluation la plus sûre possible. Mais elle envisage de baisser cette note "à moyen terme ", c'est-à-dire dans les mois qui viennent.
Des doutes sur la trajectoire de la dette
Dans son raisonnement, l'agence évoque les "incertitudes " communes à toute la zone euro. Mais elle pointe directement "la détérioration continue de la dette publique française ". Moody's doute aussi de "la capacité " du gouvernement à "mettre en oeuvre ses objectifs de consolidation et à parvenir à stabiliser puis inverser la trajectoire de sa dette publique ".
Dans la demi-heure qui a suivi le communiqué de l'agence américaine, le ministère de l'Economie a répondu par un autre texte, signé du ministre François Baroin. Il assure que le gouvernement français "est déterminé à poursuivre son action au service de la croissance, de la compétitivité avec notamment la réforme du financement de la protection sociale, de l'emploi et de la réduction des déficits publics ".
Il insiste aussi sur "les mesures de redressement très vigoureuses des finances publiques ainsi que des réformes structurelles importantes entreprises par les pays de la zone euro qui connaissent des difficultés". Car la France n'est pas la seule visée.
Londres et Vienne aussi
Dégradée par Standard & Poor's en même temps que la France le mois dernier, l'Autriche est aussi placée sous surveillance. C'est également le cas du Royaume-Uni. Moody's pourrait être la première agence occidentale à priver la Grande-Bretagne de la note maximale.
L'agence a abaissé d'un cran les notes de solvabilité de l'Italie et du Portugal, et de deux crans celle de l'Espagne.
Seul le FESF semble échapper à la vague de dégradations : Moody's a confirmé la note provisoire Aaa du Fonds européen de stabilité financière (FESF) avec une perspective stable.
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