Michelin ferme deux usines : "C'est un choc terrible", réagit un syndicaliste CFDT

Le groupe de pneumatiques a annoncé la fermeture d'ici 2026 de ses usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), où travaillent 1 254 salariés.
Article rédigé par franceinfo
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Cette décision est devenue "inéluctable", estime le groupe Michelin, photo d'illustration. (REMI DUGNE / MAXPPP)

"C'est un choc terrible", réagit, mardi 5 novembre, sur franceinfo Laurent Bador, délégué syndical central CFDT Michelin. Le groupe de pneumatiques a annoncé la fermeture d'ici 2026 de ses usines de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan), où travaillent 1 254 salariés. Le syndicaliste "pense aux familles qui sont dans un désarroi total" parce que c'est "très très dur".

Cette décision est devenue "inéluctable" en raison de la concurrence asiatique sur les pneus de camionnettes et poids lourds, les secteurs des deux usines, mais aussi de la "dégradation de la compétitivité de l'Europe", a indiqué la direction de Michelin dans un communiqué.

Laurent Bador n'est pas surpris cette décision. "On avait senti que ça n'allait pas bien. Ça fait déjà des mois, voire des années, qu'on alerte l'entreprise sur le déclin industriel des sites en France et en particulier sur ceux de Cholet et Vannes". Il souligne que la CFDT "a fait des propositions" pour relancer le site de Cholet. "On est prêt à se mettre autour de la table, à faire des concessions, à ce qu'il y ait une redéfinition de l'organisation du travail".  Le syndicat a notamment proposé de diversifier l'offre, "de travailler sur d'autres gammes de produits, sur des aménagements d'horaires". Mais, poursuit-il, "il faut que l'employeur soit aussi prêt à le faire".

"La grande majorité des salariés vont devoir chercher un nouvel emploi"

"Pour nous, c'était de garder empreinte industrielle à Cholet. C'était nécessaire, c'était indispensable. Il fallait sans doute faire des aménagements. Mais là, la décision de fermer, jamais on n'avait pensé qu'elle pourrait être prise aussi rapidement par l'entreprise." 

Laurent Bador regrette un manque de dialogue avec la direction de Michelin, même s'il y a eu "quelques concertations", précise-t-il. Le délégué syndical pense qu'il y "aura des reclassements en interne parce que c'est un grand groupe et qu'il y a forcément des postes disponibles dans certaines usines ou en central à Clermont-Ferrand" mais, poursuit-il, "ça va être très limité". Laurent Bador estime que "la grande majorité des salariés vont devoir chercher un nouvel emploi". 

Le PDG de Michelin, Florent Menegaux, promet dans un entretien accordé à l'AFP que l'entreprise ne "laissera personne au bord du chemin". Laurent Bador veut y croire. "Je pense que Michelin va faire les choses bien. Lors de la fermeture de l'usine de La Roche-sur-Yon, Michelin avait les moyens pour redynamiser le site et retrouver des emplois à chaque salarié. Michelin sait faire mais ce n'est pas une raison pour accepter ces fermetures". 

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