Le chômage est la première cause de précarité selon le secrétaire général du Secours catholique
La pauvreté gagne du terrain en France, constate Bernard Thibaud, le secrétaire général du Secours catholique, invité de franceinfo jeudi. L'association a accueilli 1,5 million de personnes en 2015, soit 2,7% de plus qu'en 2014. Parmi elles, de plus en plus de jeunes et de femmes seules.
La pauvreté continue d'augmenter en France, révèle le rapport annuel du Secours catholique publié le 17 novembre. En 2015, l'association a accueilli près de 1,5 million de personnes. Ce chiffre est en augmentation de 2,7% par rapport à l'année précédente. Bernard Thibaud, secrétaire général de l'association, invité de franceinfo jeudi 17 novembre, s'inquiète de la progression de l'isolement social, un des principaux facteurs de précarité en France.
franceinfo : À quoi est due cette augmentation ?
Bernard Thibaud : L'augmentation de la pauvreté est due à plusieurs facteurs. Le chômage est clairement la cause numéro un. Il y a aussi les ruptures familiales, un accident de la vie, et tout ça est aggravé par un isolement social croissant. Mais la pauvreté n'est pas seulement matérielle. Les personnes les plus touchées se sentent souvent très isolées. Le premier besoin qui est exprimé est un besoin d'écoute, de considération et de reconnaissance.
En cette période de campagne présidentielle, vous sentez-vous entendu par les candidats ?
La lutte contre la pauvreté est un sujet quasiment inexistant dans les programmes. On a adressé une lettre à l'ensemble des candidats afin de remettre la solidarité au cœur de notre pacte social. Il y a un besoin d'écoute au niveau des responsables politiques. Les personnes en précarité ont envie de s'impliquer dans notre pays. Aujourd'hui, les pauvres sont stigmatisés, alors que la plupart ont envie de s'en sortir.
.@NicolasSarkozy Les pauvres ne doivent pas être les grands oubliés de la campagne présidentielle #rapportpauvreté pic.twitter.com/vssrrhULYT
— Secours Catholique (@caritasfrance) 17 novembre 2016
Les situations de pauvreté et d'assistanat sont-elles souvent confondues ?
Certaines personnes qui viennent au Secours catholique ont un emploi qui ne les protègent pas de la précarité. Il y a aussi un non-recours au revenu de solidarité active (RSA), près d'un tiers des personnes éligibles n'en font pas la demande à cause de l'isolement et du manque d'information. Migrants et sans-abris sont aussi souvent opposés, car les premiers prendraient les droits des seconds. Il ne faut pas opposer les pauvres entre eux, ce n'est pas eux qu'il faut combattre, mais la précarité.
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