Union pour la Méditerranée : les réactions
Réunis à Paris, les quarante-trois chefs d'Etats et de gouvernements n'ont plus qu'à espérer que l'Union pour la Méditerranée laissera d'autres traces dans l'Histoire que sa cérémonie d'ouverture en grande pompe.
Le pari, c'est donc de reproduire le miracle de la construction européenne, qui s'est bâtie sur des projets concrets, avec de mettre en place une grande structure institutionnelle. Sur ce principe, les pays concernés ont donc décidé d'avancer sur six projets ( lire nos articles ). Sauf que pour l'instant, il n'y a pas un euro pour les financer. C'est ce point qui fait mal sur lequel l'Algérie met le doigt. Hier, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika s'est interrogé sur les “disponibilités financières” de ce partenariat euro-Méditerranée : “Ayant bouclé ses équilibres financiers jusqu'en 2013, l'Union européenne ne prévoit pas, à court terme, d'engagements financiers importants”, a noté le dirigeant algérien. “Cette attitude n'est pas sans susciter des interrogations légitimes sur la volonté réelle de l'UE de contribuer de manière décisive à la mise à niveau des pays de la rive sud de la Méditerranée”.
Dans les pays concernés, la presse se partage ce matin entre une certaine fierté et un peu d'appréhension. C'est le cas en Egypte, qui co-préside l'UPM avec la France.
Tout comme son aînée européenne, l'UPM nourrit un grand dessein sous ces objectifs précis : la paix. Hier, elle était déjà - presque partout - dans les mots à défaut d'être installée durablement sur le terrain. Après l'échange d'ambassades entre le Liban et la Syrie, le premier ministre palestinien Mahmoud Abbas et son homologue israélien Ehud Olmert ont fait part de leur optimisme. Un sentiment pas toujours partagé sur place.
Quand aux pays occidentaux, ils saluent l'initiative, sans déborder d'enthousiasme pour autant. La palme de la chaleur revient à l'Allemagne, qui voit dans l'UPM un “progrès considérable”. Londres et Washington sont sur la même longueur d'onde en se félicitant tout en grinçant légèrement des dents à la contemplation de la Syrie dans ce concert international. Les Etats-Unis l'appelent “prendre des initiatives concrètes pour mettre fin à sa tactique de
déstabilisation dans la région”, et avec une finesse toute britannique, Londres tresse une louange ironique : “cela signifie que la Syrie va jouer un rôle plus positif dans la région, alors cela peut être une bonne chose”.
Grégoire Lecalot, avec agences
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