Une résolution de l’ONU pour condamner le régime syrien ?
La pression internationale va-t-elle monter d’un cran sur le régime du président syrien Bachar al-Assad ?
Réponse dans "dans les jours à venir " avec le vote sur une proposition de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Les pays membres ont planché ce mercredi soir le texte déposé par les Français, les Britanniques, l’Allemagne et le Portugal. Selon ses auteurs, il s’agit d’une "déclaration sur la poursuite des atteintes aux droits de l'homme en Syrie" depuis le début de la contestation contre le régime en place début mars. De source britannique, les combats auraient fait un millier de morts, 10.000 personnes emprisonnées, et des centaines de réfugiés en Turquie.
Pour mettre fin à cette spirale de violence, les Européens assurent avoir élaboré un texte beaucoup consensuel que le projet retoqué le mois dernier :
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dénonciation d’atteintes "systématiques" aux droits de l'homme qui relèvent du crime contre l'humanité
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invitation la communauté internationale à cesser les livraisons d'armes à la Syrie sans toutefois imposer d'embargo ni prévoir de sanctions.
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Arrêt immédiat des violences et la levée du siège des villes assiégées par les forces syrienne
Un risque de véto russe et chinois
Mais les chances d’adoption restent faibles. Si les États-Unis ont d’ores et déjà annoncé leur soutien au texte européen, Pékin et Moscou ne cachent pas leur opposition. "J'ai entendu qu'un veto russe était inévitable" , relate un diplomate européen. La Russie, qui fournit des armes à Damas, est une alliée de longue date de la Syrie. Interrogé sur le sujet, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a éludé. "Des choses ont été barrées. J'ai besoin d'une copie propre".
_ En fait, si Moscou et Pékin reconnaissent que la situation syrienne est "préoccupante", les deux capitales redoutent qu’une résolution onusienne ouvre la voie à une intervention militaire dans le pays, comme pour la Libye. Mais "si quelqu'un vote contre cette résolution ou tente d'y opposer son veto, il devra en référer à sa conscience", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron.En attendant le vote onusien sur cette résolution, l’Union européenne, de son côté, s’apprêterait à élargir ses mesures de rétorsion à l’égard du régime syrien. Après avoir gelé les avoirs de Bachar Al-Assad et lui interdit tout déplacement en Europe, Bruxelles prévoirait de frapper directement certaines entreprises du pays.
Le ton se fait donc de plus en plus dur envers Damas. Les informations sur la situation dans le pays sont toujours très compliquées à obtenir. De plus en plus de personnes trouvent refuge en Turquie, près de 600 depuis le mois de mars selon Ankara. A leur arrivée, ils témoignent de mitraillages par hélicoptères dans les manifestations et de tirs de francs-tireurs sur la foule. La ville de Jisr al-Choughour (300 km au nord de Damas) aurait été désertée.
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