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Sylvie Pierre-Brossolette : "Les femmes ne doivent pas être traitées comme une minorité"

Le nombre de femmes à la télévision et à la radio reste encore bien moins élevé que celui des hommes. Pour y remédier, depuis le 1er mars 2015, les chaînes de télévision et de radios doivent comptabiliser le nombre de femmes pour pouvoir favoriser la parité.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Les diffuseurs vont devoir donner plus de visibilité aux femmes dans leurs programmes. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adopté une délibération en ce sens, en application de la loi du 4 août 2014 sur l'égalité entre les hommes et les femmes. Les chaînes vont devoir maintenant compter le nombre de femmes à l'antenne afin de respecter le plus possible la parité. Le CSA a en effet constaté que les chiffres de la représentation des femmes dans les médias en général sont toujours mauvais. Aujourd’hui, les femmes représentent un tiers des personnes qui apparaissent à la télévision (36%). Un chiffre qui prend en compte les animateurs, les invités, les journalistes, les témoins, les personnages des fictions.

 

Pour renverser la situation, le CSA a donc publié, le 4 février 2015, une délibération pour contribuer à l’application de la loi. "C’est quelque chose de très important, on est le seul pays à aller aussi loin dans des obligations faites aux chaînes. J’ai la volonté de convaincre les chaînes d’avancer et de faire des progrès ensemble. Il n’y a pas le mot parité dans la délibération pas plus que dans la loi ", explique Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA et présidente du groupe de travail "Droit des femmes.

Une parité à respecter sous peine de sanctions

Depuis le 1er mars 2015, les chaînes doivent donc compter le nombre de femmes à l'antenne. Elles devront aussi faire un rapport public et le remettre au CSA tous les ans avant le 31 janvier. "Quand on doit faire un rapport public sur ce qu’on a fait toute l’année et que l’on doit s’autoévaluer, il y a une émulation pour être le meilleur élève, " estime Sylvie Pierre-Brossolette. "Il y a deux choses qu’il va falloir respecter : la loi d’une manière générale qui fait obligation de respecter la juste représentation et la lutte contre les stéréotypes ; et puis les obligations à l’année où il faut se compter quantitativement, qualitativement, " ajoute-t-elle. Les chiffres communiqués seront alors rendus publics. En cas de non progrès, des sanctions seront prises contre les chaînes concernées.

 

Pour Sylvie Pierre-Brossolette la loi était nécessaire. "A un moment, la simple concertation et la persuasion ne suffisent pas. Nous avons enfin un instrument pour dire que ça ne va pas. " "Les femmes sont une majorité et on n’a pas à nous traiter comme une minorité, " insiste Sylvie Pierre-Brossolette. "On est une minorité à l’écran et à l’antenne ce n’est pas normal. "

 

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