Sylvie Pierre-Brossolette : "Les femmes ne doivent pas être traitées comme une minorité"
Les diffuseurs vont devoir donner plus de visibilité aux femmes dans leurs programmes. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adopté une délibération en ce sens, en application de la loi du 4 août 2014 sur l'égalité entre les hommes et les femmes. Les chaînes vont devoir maintenant compter le nombre de femmes à l'antenne afin de respecter le plus possible la parité. Le CSA a en effet constaté que les chiffres de la représentation des femmes dans les médias en général sont toujours mauvais. Aujourd’hui, les femmes représentent un tiers des personnes qui apparaissent à la télévision (36%). Un chiffre qui prend en compte les animateurs, les invités, les journalistes, les témoins, les personnages des fictions.
Pour renverser la situation, le CSA a donc publié, le 4 février 2015, une délibération pour contribuer à l’application de la loi. "C’est quelque chose de très important, on est le seul pays à aller aussi loin dans des obligations faites aux chaînes. J’ai la volonté de convaincre les chaînes d’avancer et de faire des progrès ensemble. Il n’y a pas le mot parité dans la délibération pas plus que dans la loi ", explique Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA et présidente du groupe de travail "Droit des femmes. "
Une parité à respecter sous peine de sanctions
Depuis le 1er mars 2015, les chaînes doivent donc compter le nombre de femmes à l'antenne. Elles devront aussi faire un rapport public et le remettre au CSA tous les ans avant le 31 janvier. "Quand on doit faire un rapport public sur ce qu’on a fait toute l’année et que l’on doit s’autoévaluer, il y a une émulation pour être le meilleur élève, " estime Sylvie Pierre-Brossolette. "Il y a deux choses qu’il va falloir respecter : la loi d’une manière générale qui fait obligation de respecter la juste représentation et la lutte contre les stéréotypes ; et puis les obligations à l’année où il faut se compter quantitativement, qualitativement, " ajoute-t-elle. Les chiffres communiqués seront alors rendus publics. En cas de non progrès, des sanctions seront prises contre les chaînes concernées.
Pour Sylvie Pierre-Brossolette la loi était nécessaire. "A un moment, la simple concertation et la persuasion ne suffisent pas. Nous avons enfin un instrument pour dire que ça ne va pas. " "Les femmes sont une majorité et on n’a pas à nous traiter comme une minorité, " insiste Sylvie Pierre-Brossolette. "On est une minorité à l’écran et à l’antenne ce n’est pas normal. "
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