Grève au "JDD" : La France insoumise se divise sur le soutien aux salariés du journal
Le soutien aux salariés du Journal du dimanche, en grève après la nomination à la tête de l'hebdomadaire du journaliste d'extrême droite Geoffroy Lejeune, divise La France insoumise. Selon les informations de France Inter, le sujet oppose les fidèles de Jean-Luc Mélenchon aux cadres historiques. Mardi 27 juin, une tribune intitulée "Le JDD ne peut devenir un journal au service des idées d'extrême droite", publiée dans Le Monde, a rassemblé les signatures de plus de 650 personnalités, dont des politiques issus de la Macronie ou de la gauche, de Sacha Houllié, député Renaissance, au communiste Fabien Roussel, par exemple. Mais cette tribune et la participation ou non à un meeting de soutien organisé par Reporters sans frontières, mardi, révèle une fracture de plus au sein de LFI.
D’un côté, il y a les frondeurs, ces cadres historiques récemment écartés de la direction de La France insoumise, tels que Clémentine Autain, Alexis Corbière ou Éric Coquerel, qui ont signé la tribune pour soutenir Le Journal du dimanche. Ils se sont également rendus à la soirée de soutien organisée par RSF. Mais de l'autre côté, il y a Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants, Sophia Chikirou, Clémence Guetté, ou le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard qui ne figurent pas parmi les signataires. "Il y en a qui ont signé et puis il y en a qui ont préféré rester sur la position qu'on a publiée dans notre communiqué, qui dit qu'il faut aller au-delà de la simple dénonciation", explique Manuel Bompard à France Inter.
Le communiqué de LFI pointait Vincent Bolloré qui "a récemment décidé, contre l’avis des salariés, de nommer son agent politique Geoffroy Lejeune, soutien d’Eric Zemmour, à la direction du Journal du dimanche". "Nous refusons cette énième étape de la croisade idéologico-politique de Vincent Bolloré", affirmait le communiqué de La France insoumise.
Pour Jean-Luc Mélenchon, signer la pétition "n'a pas de sens"
Pour Éric Coquerel, député LFI, il fallait signer la pétition, même si "le texte, peut être, n'est pas parfait", et "en même temps, être présent au meeting" de mardi soir. Un député LFI, qui veut rester anonyme, confirme à France Inter que, dans une boucle de discussion interne, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que signer la pétition n’avait "pas de sens", qualifiant les journalistes du JDD de "larbins de Bolloré" qui promeuvent l’extrême droite. Cet événement vient s’ajouter aux nombreuses divisions qui secouent déjà La France insoumise. "C’est regrettable", commente un insoumis.
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