Sommet du G20 : réformisme ou cacophonie ?
Organisé en grande pompe, annoncé à grand renfort médiatique, ce premier sommet du "groupe des 20" doit permettre d'élaborer une stratégie concertée pour tenter de répondre, ou du moins contenir, la pire crise financière que la planète connait depuis la crise de 29. Une crise qui contamine d'ailleurs désormais l'économie "réelle" du monde.
Soit un rendez-vous honoré par les dirigeants de pays considérés comme "riches", ou les mieux industrialisés, et les économies dites "émergentes". Ces dernières ont d'ailleurs réclamé, dimanche dernier lors d'une réunion préparatoire à Sao Paulo, d'avoir plus de prise - influence - sur ce concert de nations.
Lorsqu'on sait, par exemple, les difficultés que rencontrent les pays de l'Union européenne pour se décider à 27, on imagine déjà que le G20 ne sera pas non plus une partie de plaisir.
L'énigme américaine
D'aucuns se réfugient déjà dans une espèce de défaitisme. Comme l'Allemagne, dont le ministre des Finances Peer Steinbrück a déclaré qu'il "serait exagéré d'attendre
des mesures concrètes" du sommet.
_ De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel admet que les discussions seront "difficiles".
A l'inverse, le président français multiplie les manifestations d'optimisme. Très mobilisé pour organiser ce sommet (qui serait selon la presse plutôt une idée venue d'Angleterre), Nicolas Sarkozy a déjà évoqué des rapprochements entre les positions européennes et russes. Ce dernier souhaite également que se tienne un deuxième sommet dès le mois de février.
Peut-être en fonction de la situation politique américaine. Ce G20 est l'un des derniers - voire le dernier - grand moment vécu par le président Bush. Sa marge de manoeuvre semble mince, et il n'est plus que le chef d'Etat sortant. Barack Obama doit lui succéder, dans les faits, le 20 janvier.
Quelles décisions ?
On semble, sur le papier en tous cas, loin d'une réforme profonde des institutions financières mondiales. Nous en serions plutôt aux prémisses, puisque les USA ont demandé un "plan d'action" en ce sens.
Russes et européens seraient d'accord sur la nécessité de réformer, refondre précisément, le système et les grandes institutions que sont le FMI ou la Banque mondiale.
Mais il semble compliqué de pouvoir aller plus loin, pour l'instant. La Maison Blanche laisse entendre qu'il n'est pas question d'imaginer une autorité régulatrice des marchés, voire le moindre interventionnisme que ce soit.
Enfin, selon le Washington Post, le G20 serait d'accord pour créer une structure qui superviserait les 30 plus grandes banques du monde.
Matteu MaestracciOeuvres liées
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