Rupert Murdoch a annoncé mardi qu'il voulait seulement les titres et quelques phrases de ses journaux sur Internet
Le magnat des médias, qui compte rendre payant les éditions en ligne du quotidien "The Times" dès le mois de juin, refuse que les géants du web reproduisent les articles "pour rien", une fois ses journaux devenus payants.
"Nous allons empêcher des gens comme Google, Microsoft ou quiconque de prendre nos informations gratuitement," a-t-il déclaré.
"Je pense que la plupart des journaux dans ce pays vont ériger un péage. A quel niveau, les visiteurs pourront-ils voir le titre ou les premiers paragraphes ou quelques articles, nous verrons", a-t-il dit dans un entretien avec le journaliste spécialisé Marvin Kalb.
Les revenus publicitaires ont créé "un flot d'or" pour Google, a-t-il poursuivi, "mais les mots en proviennent principalement des journaux. Je pense qu'ils devraient arrêter. Les journaux devraient les obliger à faire leur propre journalisme".
"Quand ils n'auront plus nulle part où aller, ils paieront".
Assurant penser que les moteurs de recherche refuseraient de payer pour reproduire les contenus de presse, il a déclaré que "nous serons très contents s'ils se contentent de publier le titre et une phrase ou deux, accompagnés d'un formulaire d'abonnement".
Le patron de médias a rejeté l'idée que les internautes, habitués à la gratuité des sites d'information, refuseraient de payer: "Quand ils n'auront plus nulle part où aller, ils paieront".
La société News International, filiale du groupe News Corp. de Rupert Murdoch, a annoncé fin mars que les sites du quotidien britannique The Times et de sa version dominicale The Sunday Times deviendraient payants à compter de juin.
Au sein du groupe, le site du quotidien financier américain Wall Street Journal, acquis en 2007, est également payant, une situation qui remonte toutefois bien avant son rachat par Murdoch.
La tablette numérique "ne détruit pas le journal traditionnel"
M. Murdoch a par ailleurs jugé que les tablettes électroniques, comme l'iPad d'Apple tout juste lancé, "pourraient représenter le salut des journaux, car vous n'avez pas les coûts de papier, d'impression, de distribution". "Ca ne détruit pas le journal traditionnel, il est juste sous une autre forme", a-t-il jugé.
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