Reporters sans frontières : "Il s'agit de continuer le combat et de renouveler aussi peut-être les modes d'action", déclare le nouveau directeur de RSF
"Il s'agit de continuer le combat et de renouveler aussi peut-être les modes d'action", déclare Thibaut Bruttin jeudi 11 juillet sur franceinfo. Le nouveau directeur général de RSF, désigné mercredi, succède à Christophe Deloire, qui était à la tête de Reporters sans frontières depuis douze ans et qui est décédé en juin à 53 ans des suites d'un cancer fulgurant.
franceinfo : Comment est-ce que vous abordez cette mission importante ?
Thibaut Bruttin : Avec confiance. Le legs de Christophe Deloire est très important à la fois en termes de stratégie mais aussi de communauté humaine qu'il a réussi à réunir autour de son projet. Il s'agit de continuer le combat et de renouveler aussi peut-être les modes d'action.
En quelques mots, c'est quoi RSF ?
C'est 150 collaborateurs dans le monde avec 14 bureaux répartis à travers la planète. Il y a un combat qui est très clair qui est pour le journalisme dans toute son indépendance, dans toute son honnêteté et dans tout son pluralisme. On est là pour les journalistes mais aussi pour le journalisme.
La presse semble plus ciblée que jamais, c'est une réalité critique à laquelle la presse fait face aujourd'hui ?
La liberté de la presse, on l'entend à la fois comme la liberté des journalistes de travailler indépendamment de toute menace physique mais les conditions économiques, sociales, politiques et légales sont également très préoccupantes. On est sur tous ces fronts. Dans les années à venir, il faudra montrer à quel point le combat est multiple et qu'en même temps il y a des leviers d'action.
Est-ce que la violence s'exerce plus qu'avant contre les journalistes ?
La violence contre les journalistes est désormais le fait d'acteurs qui ciblent les journalistes. Il y a encore quelques décennies, les journalistes étaient des victimes collatérales, aujourd'hui ils sont kidnappés et frappés sciemment et c'est ça qui est insupportable. Dans plein de territoires désormais, ce ne sont pas les journalistes qui sont visés, c'est le journalisme qui se meurt et je crois que là-dessus il y a une vraie révolution à entreprendre dans la perception des enjeux du journalisme, il faut se mobiliser tous collectivement sur ces enjeux-là.
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