Radio France : Jean-Luc Hees devrait succéder à Jean-Paul Cluzel
Jean-Paul Cluzel annonce lui-même son départ sur le site de Télérama et dans une tribune à paraître cet après-midi dans Le Monde : "Sans préjuger des décisions de ces institutions, je lui adresse mes félicitations", écrit l’actuel PDG de Radio France, qui passera les clés de la Maison ronde le 12 mai à son successeur. Il affirme qu'il "lui laisse une maison en excellente santé" : un projet de réhabilitation de la Maison de Radio France enclenché et en partie auto-financé, d'excellentes audiences, un dialogue social "rénové" etc.
Seul impair que le président Cluzel met à son passif, tout en formant le voeu que ce ne soit pas ce qui lui ait coûté son poste, une "erreur d'appréciation" pour avoir posé torse nu et habillé en catcheur mexicain, pour un calendrier au profit de l'association de lutte contre le sida Act Up. Selon le Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy aurait fort peu apprécié l'exercice de style et vivement critiqué Jean-Paul Cluzel devant plusieurs journalistes et conseillers, à la fois à propos de ces photos mais aussi de sa gestion de l'entreprise Radio France.
Un enfant d'Inter
Quant à Jean-Luc Hees, il revient à 57 ans dans une entreprise qu'il connaît bien. Il a été une des voix de France Inter pendant 30 ans et a dirigé cette station à partir de 1997, avant d'être débarqué en 2004 à l'arrivée de Jean-Paul Cluzel. Tour à tour correspondant à Washington, présentateur du journal de 13 heures et de l'emblématique magazine culturel quotidien "Synergie", rédacteur en chef, directeur de la rédaction d'Inter en 1995 puis de la station en 1997.
Depuis 2006, Jean-Luc Hees travaillait à Radio Classique, d'abord sur une émission de début de soirée, puis comme présentateur de la matinale depuis septembre dernier. Il est l'une des voix les plus marquantes du paysage radiophonique français, avec ses intonations graves et une pointe de nonchalance.
Avec des opinions politiques qui n'ont jamais été rendues publiques, il correspond au portrait du candidat idéal qu'avait dressé récemment Nicolas Sarkozy, si l'on en croit certaines indiscrétions de presse, pour prendre la tête de la radio de service publique : un journaliste, qui ne soit ni de droite ni de gauche.
La nouvelle loi sur l’audiovisuel qui vient d’être adoptée par le Parlement prévoit un nouveau mode de nomination pour les présidents des groupes de l’audiovisuel public. C’est désormais le pouvoir exécutif qui propose un nom au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), lequel doit donner un avis conforme. Si elles s’y opposent, les commissions parlementaires compétentes doivent réunir une majorité des 3/5 pour rejeter cette candidature.
Dans un communiqué publié cet après-midi, le CSA annonce avoir été officiellement saisi par le secrétaire général du gouvernement, précisant que Jean-Luc Hees sera auditionné "la semaine prochaine" .
Gilles Halais, avec agences
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