Quand le FMI prépare la succession de DSK
"Je ne vois pas comment il peut exercer ses fonctions de directeur général du FMI. Donc par définition, cette question devra être réglée dans les jours qui viennent ". CQFD lancé ce matin par Jean-François Copé, n°1 de l'UMP. La course à la succession de DSK n'est pas officiellement ouverte, mais c'est tout comme. Et chacun avance déjà ses pions en coulisses.
La tournure prise par l'affaire Strauss-Kahn à New York et l'impact dévastateur des images du directeur général menotté font peser de sérieux doutes sur l'éventualité de son retour aux commandes de l'institution. Le secrétaire du Trésor américain s'en est fait l'écho hier soir, jugeant que le FMI devait établir un plan pour se doter d'une direction permanente. En revanche, le Japon, deuxième pourvoyeur de fonds du FMI après les États-Unis, ne semble pas vouloir précipiter les choses. Le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré qu'il était "prématuré de même envisager" le remplacement de DSK.
Le Fonds monétaire international, en tout cas, semble embarrassé. Dans un communiqué, il a expliqué n'avoir eu aucun contact avec Dominique Strauss-Kahn depuis son interpellation dans l'avion samedi. En off, on apprend que le conseil d'administration a tenté de le joindre hier à la prison de Rikers Island pour savoir s'il envisageait de se maintenir à son poste ou non.
En toile de fond, les premières rivalités entre états autour de sa succession. Les pays émergents notamment tapent du pied. La Chine, passée l'an dernier à la troisième place dans le palmarès des contributions, a appelé à "l'équité, la transparence et le mérite" dans le choix du futur nouveau patron de l'organisation.
En attendant, la situation pour l'institution basée à Washington est kafkaïenne, avec son patron sous les verrous et une foule de dossiers en cours. C'est le premier adjoint John Lipsky qui assure l'intérim. "Le Fonds continue son travail normalement", assure son porte-parole.
Cécile Quéguiner, avec agences
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