Photos du Prince Harry nu : la presse britannique jette un voile pudique
Les photos, qui ont envahi le net hier soir, se sont heurtées à la nouvelle pudeur des quotidiens anglais, réticents à publier ces clichés du jeune Harry en train de batifoler, nu comme un ver, avec une jeune femme aussi à l'aise que lui, autour d'une table de billard, dans la chambre d'un palace de Las Vegas. Des images prises avec un téléphone portable par un autre participant, et qui ont suffi à déclencher un étrange phénomène d'auto-censure dans les médias d'Outre-Manche.
Un signe qui ne trompe pas : même le Sun, pas vraiment réputé pour la finesse de ses "une" et dont la ligne éditoriale ne s'embarrasse pas de scrupules ( ni de pins-up trop vêtues, tradition de la page trois), a hésité à défier la Couronne...avant de finalement annoncer, ce vendredi, qu'il publierait les deux photos en question. Et d'argumenter, dans ses colonnes, pour la "liberté de la presse".
Dans un premier temps, jeudi, le tabloïd appartenant à l'empire de Rupert Murdoch avait juste opté pour une reconstitution photo version potache, avec un rédacteur et une stagiaire copiant la posture des dernières photos compromettantes de l'héritier royal.
La menace du rapport Leveson
Dans les rédactions londoniennes, la presse a bien retenu les leçons du scandale "News of The World ", du nom de ce tabloïd prêt à tout tenter —même les
écoutes téléphoniques illégales, pour un scoop. L'affaire, qui a entraîné la
création d'une commission d'enquête sur l'éthique de la presse, a relégué aux
oubliettes les audaces sans limites de la presse people anglaise, connue pour sa
férocité. Et pour cause, le juge Brian Leveson est en train de rédiger sur le
sujet un rapport sévère qu'il devrait rendre à la fin de l'année.
"Le
prince est célibataire et s'amuse avec des dames qui le veulent bien. Le seul problème, c'est
Leveson " (Kevin Mc Kenzie, ancien responsable du Sun)
Dans tout le Royaume-Uni, les journaux ont donc sagement
respecté les mises en garde de Buckingham, qui brandit l'atteinte à la vie
privée. Tous se sont contentés d'évoquer l'affaire sobrement : les faits, mais pas
les clichés, quelques portraits plus présentables accompagnant chaque papier. "Ces
photos sont vues par des millions de gens sur Internet, mais le palais les
interdit au Royaume-Uni ", constate le Daily Mail.
Le paradoxe Internet
Paradoxe : pendant que la presse britannique s'auto
censure, Internet conserve toute sa liberté, et les médias étrangers ne se
privent pas. Grâce au scoop de TMZ, site
américain spécialisé dans la presse people (le même qui avait révélé en
avant-première les décès de Michael Jackson ou Whitney Houston), n'importe quel
sujet de la Couronne n'a qu'à cliquer pour voir le Prince Harry en tenue d'Adam.
Les télévisions ont aussi sauté le pas : la chaîne canadienne CBC, les américaines NBC et CNN ou même France 2 ont diffusé ces images de nudité
relativement sobres...pendant que les médias anglais se contentaient de blâmer
les officiers de sécurité qui ont laissé ces clichés "aérés" s'échapper
sur la toile.
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