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Ouverture du 5ème forum mondial de l'eau

Quelque 15.000 participants (experts, responsables politiques ou des milieux d'affaires, militants associatifs) sont attendus pour une semaine de débats, à Istanbul, sur la "crise de l'eau" provoquée par une hausse vertigineuse de la demande.
Article rédigé par franceinfo
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Le forum a démarré par une mise en garde contre les pratiques inconséquentes et le gaspillage de l'eau. Le Comité International de la Croix Rouge a également demandé à ce que les Etats présents s'engagent à protéger l'eau et les réseaux sanitaires en temps de guerre.
Mais il ne faut pas rêver aucun texte contraignant ne sortira de ce cinquième forum mondial d'Istanbul mais les participants sont surtout là pour échanger. 15. 000 ingénieurs, écologistes, ministres, élus locaux se posent des questions, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche, sur la crise de l'eau. Face à la hausse de la demande des populations. Les différences de consommation sont énormes entre les pays africains et les Etats-Unis par exemple. Mais il ne faut pas perdre de vue que les sociétés se développent et développent aussi leurs besoins en eau. 6,5 milliards d'êtres humains aujourd'hui et 9 milliards attendus pour 2050. Autant d'eau nécessaire en plus: la demande devrait augmenter de 64 milliards de m3/ an, selon l'ONU.

Les effets du réchauffement climatique devraient contribuer à accentuer ce phénomène: plusieurs dizaines de millions de personnes pourraient être contraintes de migrer pour des raisons liées à l'eau.

Dans un rapport publié il y a quelques jours, l'ONU a lancé une mise en garde sans équivoque sur ces "crises de l'eau" qui risquent de "s'aggraver et de converger". Dénonçant "sous-investissement", "mauvaise gouvernance" et "manque chronique d'intérêt politique", l'épais document dresse un état des lieux des ressources en eau douce et présente d'inquiétantes projections. Cette situation va immanquablement aiguiser la concurrence entre les différents usages de l'eau: l'agriculture très loin en tête (70%), suivie par l'industrie (20%), et les besoins domestiques (10%).

Un chiffre résume ces inégalités criantes: 80% des maladies des pays en développement (diarrhées, choléra...) sont liées à l'eau. La question de l'assainissement devrait occuper une place centrale dans les débats: 85% des eaux usées dues aux activités humaines sont évacuées dans la nature sans épuration.

Cependant 300 représentants d'associations, de partis écologistes mais aussi de syndicats ont protesté devant les bâtiments où se tient le forum d'Istanbul. Ils estiment que ce sommet représente seulement les intérêts des entreprises de l'eau et pas des citoyens.

Anne-Laure Barral avec agences

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