Nobel de la paix: dissidents chinois et militants russes favoris
Le régime chinois se passerait bien d'une nouvelle polémique. Passés les fastes des JO de Pekin, les regards se tournent pourtant vers la Chine en ce qui concerne les droits de l'homme. Et les dissidents Gao Zhisheng et Hu Jia, tous deux privés de liberté dans leur pays, sont de sérieux prétendants à la haute distinction. Dix-neuf ans après le prix donné au dalaï lama, un Nobel à Gao Zhisheng, avocat autodidacte aujourd'hui radié du barreau, et/ou à Hu Jia, militant des droits de l'Homme, de l'environnement et des victimes du sida, risquerait en effet de faire enrager les autorités de Pékin. Le ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié hier Hu Jia de "criminel" et sommé le comité Nobel norvégien de se garder de toute "grossière ingérence".
Le prix pourrait aussi être attribué à un militant russe des droits de l'Homme, comme l'avocate Lidia Ioussoupova, ancienne responsable de l'ONG Memorial en Tchétchénie, ou Svetlana Gannushkina, qui se bat pour le droit des réfugiés en Russie. Pourtant, les analystes estiment que braquer la Russie ou la Chine en donnant le prix à des dissidents risquerait d'être contre-productif et de déboucher sur un durcissement.
Un lauréat plus consensuel venu d'Afrique ?
Pour éviter de froisser Chinois et Russes, l'Académie Nobel pourrait désigner un lauréat plus consensuel. Elle pourrait ainsi choisir de mettre en lumière les conflits meurtiers mais oubliés d'Afrique, comme celui qui déchire la République démocratique du Congo (RDC), et récompenser le médecin Denis Mukwege, fondateur de l'hôpital de Panzi qui accueille des femmes victimes de violences sexuelles.
Et pourquoi pas Ingrid Betancourt ?
Autres noms évoqués, parmi les quelque 197 candidats : le chef de l'opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai, le bonze vietnamien Thich Quang Do, le médiateur finlandais Martti Ahtisaari, la FAO (agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture) et le PAM (Programme alimentaire mondial), ou encore l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt. Le comité de soutien français de l'ancienne otage des Farc est déjà prêt à sabrer le champagne. Une conférence de presse est déjà prévue à la mi-journée, au cas où...
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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