Michael Jackson lègue 500 millions de dollars de dettes

L’autoproclamé "roi de la pop" aurait cumulé, en 50 ans de vie et presque autant d’années de carrière, quelque 500 millions de dollars de dettes, selon des sources citées par le Wall Street Journal. Un endettement abyssal, toutefois largement compensé par la valeur virtuelle des droits d’auteur de ses propres chansons, et de la part qu’il détenait dans le catalogue des Beatles : le tout est estimé à plus d’un milliard de dollars.

Michael Jackson était connu pour dépenser des sommes énormes, notamment en jouets ou en antiquités. En 2005, durant son procès pour attouchements sexuels sur un adolescent, son comptable l’avait accusé de vivre largement au-dessus de ses moyens, 20 à 30 millions de dollars de plus que ce qu’il gagnait chaque année.

Aussi, pour éviter la banqueroute, la star avait dû contracter un prêt de 200 millions de dollars garanti par sa part du catalogue Beatles. Et céder une partie de la propriété de son ranch californien de Neverland (en hommage à Peter Pan) à un groupe d’investissement immobilier, qui a racheté une dette de 24 millions de dollars. Le groupe Colony Capital avait d’ailleurs prévu de rénover le ranch pour le revendre, espérant ainsi en tirer quelque 80 millions de dollars.

Come-back et rééditions

Pour se remettre à flots, Michael Jackson comptait sur son grand come-back cet été à Londres, douze ans après sa dernière tournée. Le producteur de cette série de 50 concerts événements, dont les billets s’étaient arrachés en quelques heures, devrait perdre jusqu’à 40 millions de dollars si son assurance ne suffit pas à couvrir ce qui a déjà été investi. Et AEG Live ne peut même pas aller piocher dans la succession du chanteur, car "une fois mort, il n’a aucune obligation de jouer", analyse un juriste américain. Le tourneur tablait sur un gain de quelque 400 millions de dollars, dans le cadre d’un vaste projet de collaboration avec la star courant sur trois ans et demi.

Le décès du "roi de la pop" devrait parallèlement donner le coup d’envoi d’une vague de rééditions qui devrait assurer de confortables revenus financiers à sa fidèle maison de disques, Sony Music. Quelques heures à peine après sa mort, les différents albums de Michael Jackson squattent les quinze premières places du classement des meilleures ventes de disques sur le site américain amazon.com, et les dix premières sur la version française. Les statistiques des sites d’écoute en ligne s’envolent et le chanteur s’adjuge également le haut du classement sur Itunes, avec six œuvres dans le Top 10.

Gilles Halais, avec agences