Médias : Laurence Ferrari devient rédactrice en chef du service politique de "Paris Match" et provoque des remous dans la rédaction
L'ancienne présentatrice du JT de TF1, et actuellement sur CNews, deviendra lundi la nouvelle responsable des pages politiques du magazine, a annoncé le groupe Lagardère, après le départ brutal en août de Bruno Jeudy. Les indiscrétions franceinfo de Célyne Baÿt-Darcourt.
Laurence Ferrari entre à Paris Match : son arrivée vient d'être officialisée après plusieurs jours de rumeurs. En devenant rédactrice en chef du service politique de l'hebdomadaire, il faut clairement y voir un nouveau signe de la mainmise de Vincent Bolloré sur les médias de Lagardère. Car Laurence Ferrari est un visage du clan Bolloré. La journaliste, ancienne présentatrice du 20h de TF1, est, par exemple, l'une des rares personnalités à ne pas avoir fait grève en 2016 à iTélé, l'ancêtre de CNews, pour protester notamment contre l'influence grandissante du milliardaire sur la stratégie éditoriale de sa chaîne info.
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Depuis, Laurence Ferrari a pris du galon à l'antenne : elle a deux rendez-vous quotidiens. Mais avec ses nouvelles fonctions à partir de lundi, elle va devoir réduire son temps d'antenne. Son émission de débats Punchline - diffusée de 17h à 19h sur CNews, et de 18h à 19h sur Europe 1 - sera ainsi amputée d'une heure, et l'interview politique qu'elle menait jusqu'à présent dans la matinale sera remplacée par celle réalisée par Sonia Mabrouk sur Europe 1, en co-diffusion.
Cette nomination à Paris Match reste en effet une nouvelle illustration de l'emprise "bolloréenne" sur un média de Lagardère, groupe dont Vivendi est le premier actionnaire. On l'a vu avec le Journal du Dimanche : trois changements de patron en trois mois au début de l'année, pour finir par placer Jérome Béglé, un habitué des plateaux de CNews. Même autorité à Europe 1, où la rédaction s'est vidée, de gré ou de force, après un mouvement de grève historique.
La rédaction de Paris Match en pleines turbulences
En coulisses, la rédaction de Paris Match n'est pas particulièrement enthousiaste pour cette arrivée. Bien au contraire : une assemblée générale s'est tenue mardi 13 septembre après l'intronisation de la journaliste. Car outre l'étiquette CNews de Laurence Ferrari, la journaliste n'est pas une femme de presse écrite. Elle a certes un peu travaillé en tant que pigiste au Point, au Figaro Magazine, à L'Express... mais c'était il y a 25 ans.
Et puis elle arrive dans un climat déjà très tendu, quelques semaines après une motion de défiance contre la direction. La rédaction de Paris Match s'est émue de l'éviction brutale du précédent rédacteur en chef Bruno Jeudy au cœur de l'été pour s'être opposé au choix de mettre un cardinal ultra-conservateur en couverture. Il avait aussi dénoncé l'absence de Une consacrée à Emmanuel Macron au lendemain de sa réélection.
Alors peut-on s'attendre à des turbulences à Paris Match ? Ce n'est pas impossible, souffle-t-on interne. D'autant que les salariés s'inquiètent plus globalement du rachat de l'hebdomadaire par Vivendi. Beaucoup attendent l'ouverture d'une clause de cession, qui leur permettra de démissionner en touchant des indemnités. Ce mécanisme est obligatoire après un changement d'actionnaire. Il devrait être proposé avant la fin de l'année.
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