Les meurtres de journalistes restent majoritairement impunis, déplore l'Unesco

Selon un rapport, 85% des cas recensés depuis 2006 n'ont pas été élucidés. L'agence onusienne appelle les Etats à "accroître considérablement leurs efforts".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un gilet pare-balles posé sur le corps d'un journaliste tué dans la bande de Gaza, le 6 août 2024. (DOAA ALBAZ / AFP)

La très grande majorité des meurtres de journalistes reste impunie dans le monde, dénonce l'Unesco dans un rapport, samedi 2 novembre, à l'occasion de la journée internationale de la fin de l'impunité pour ces crimes.

"En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de quête de la vérité. Dans la majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable de ces meurtres", a déclaré la directrice générale de l'organisation onusienne, Audrey Azoulay, citée dans le rapport.

Depuis 2006, 85% des meurtres de journalistes recensés par l'Unesco sont considérés comme non élucidés. Face à ce "taux d'impunité" très élevé, l'organisation appelle les Etats à "accroître considérablement leurs efforts". Au cours des deux années couvertes par le rapport, 2022 et 2023, 162 journalistes ont été tués. Près de la moitié d'entre eux exerçaient dans des pays en proie à des conflits armés.

En 2023, 24 journalistes ont été tués en Palestine

En 2022, le pays qui a comptabilisé le plus grand nombre de crimes est le Mexique, avec 19 cas, juste avant l'Ukraine, où 11 journalistes tués ont été recensés cette année-là. En 2023, "c'est dans l'État de Palestine qu'a été enregistré le plus grand nombre de meurtres : 24 journalistes y ont été tués", selon le décompte de l'Unesco, alors que l'armée israélienne a lancé cette année-là une opération militaire toujours en cours dans la bande de Gaza, après les attaques du 7-Octobre.

Les journalistes locaux "ont représenté 86% des meurtres liés à la couverture de conflits", estime l'Unesco. Par ailleurs, l'organisation précise que "les journalistes continuent d'être tués chez eux ou à proximité de leur domicile, ce qui expose leurs familles à de grands risques". Dans les autres zones géographiques, la plupart des journalistes tués couvraient "le crime organisé, la corruption" ou ont été tués "lors de reportages sur des manifestations".

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