Les <i>Gérard</i>, cérémonie du meilleur (du pire) de la télé

Placée "sous la tutelle (et autorité morale) du prénom-symbole du patrimoine-télévision français" (Gérard Louvin, Gérard Holtz, Gérard Miller, Gérard Saint-Paul etc.), l’Académie des Gérard organise sa "cérémonie Jaculatoire" ce soir à 22 heures sur Paris Première. Le jury, composé d’une trentaine de journalistes sélectionnés par eux-mêmes, récompense les meilleurs programmes et animateurs de la télévision française. Etant entendu que, dans ce cas précis, "meilleurs programmes et animateurs" et "télévision française" constituent un oxymore assez ironique.

Et en dehors de l’inamovible "Gérard de la réalisatrice qui bénéficie le mieux des réseaux de son mari" qui, depuis la première cérémonie, ne compte qu’une nommée (Arielle Dombasle), de croustillantes catégories font leur apparition chaque année, au gré de l’actualité télévisuelle des mois écoulés.

Ainsi, ce soir, on remettra le "Gérard de l’animateur qui faisait un carton à la radio mais qui fait ses cartons à la télé", pour lequel Julien Courbet, Nicolas Demorand, Bruno Guillon et Christophe Hondelatte sont en lice. Hondelatte, également cité pour le "Gérard de l’animateur bien relou".

Nouvelles icônes du 20 heures

Le "Gérard de la France d’en bas (l’émission avec des pédophiles, des chômeurs et des consanguins, filmée dans le Nord, comme par hasard)" concentre tout ce que la télévision compte de magazines trash (Confessions intimes, Toute une histoire, C’est du propre, Super Nanny etc.).

Quant aux vedettes de la grand’messe du 20 heures, elles s’affrontent par catégories interposées : Laurence Ferrari défendra son surnom de PPDA (Petite Part D’Audience) dans la catégorie du "Gérard de l’accident industriel", tandis qu’Harry Roselmack ("qui ressemble à GI Joe") et David Pujadas ("qui ressemble à Oui Oui") se mesurent dans la catégorie du "Gérard de l’animateur qui ressemble à un jouet".

Il faudra aux vedettes du petit écran une bonne dose d’humour et d’autodérision pour aller recevoir le Parpaing doré du "Gérard de la boulette", "Gérard de la carrière qui ne décollera jamais" ou autre "Gérard de la vedette dont on n’avait pas remarqué la disparition".

Enfin, pour n’oublier personne, toutes les chaînes ou presque se retrouvent dans la catégorie du "Gérard de la chaîne qui a vraiment tout fait pour l’avoir, le Gérard". Catégorie dans laquelle les chaînes de la TNT font une entrée remarquée aux côtés des "grandes" TF1, France 2 ou Canal +.

Gilles Halais