Les 60 ans de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme
Idéalement, dans le cadre d'un anniversaire célébré comme celui-ci en grande pompe, il est bon de commencer par le début.
Ainsi, voilà soixante ans, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait à Paris la Paris la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH).
Un texte qui fera date, inspirant d'ailleurs l'essentiel du doit international après 1950, mais dont les "objectifs" apparaissent aujourd'hui - hélas - bien lointains.
A l'occasion de ces soixante ans, la France accueille la grande majorité des manifestations prévues. Avec notamment une grande cérémonie, en présence de représentants de l'Onu, de la Commission européenne, et d'ONG au Palais de Chaillot (lieu d'adoption du texte).
C'est la seconde guerre mondiale et la barbarie nazie qui inspireront la DUDH, en compagnie de la déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de
1789 et la déclaration d'indépendance américaine de 1776.
Débats complexes
Et comme un prélude aux difficultés futures du ballet diplomatique et géopolitique, le texte a fait l'objet de débats heurtés. Il fut alors adopté par les 58 Etats alors membres de l'assemblée générale
de l'Onu, à l'exception de l'URSS, des pays d'Europe orientale, de l'Arabie
saoudite et de l'Afrique du Sud, qui s'abstinrent.
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits",
proclame le premier article de la déclaration, qui en trente points énumère des
droits humains, civils, économiques, sociaux et culturels, "inaliénables" et
"indivisibles".
D'une force symbolique inouïe - encore aujourd'hui malgré les nombreuses guerres civiles de par le monde, la Guerre froide ou le terrorisme - le texte de 1948 reste selon le mot du juriste français René Cassin,
qui participa à son élaboration, "le premier manifeste que l'humanité organisée
ait jamais adopté".
Les ambiguïtés du texte sont en cela bien résumées par l'ex-garde des Sceaux Robert Badinter, qui reconnait que les droits de l'homme restent une "idéologie", contestée par certains Etats qui dénoncent une vision purement occidentale, et qui remettent en cause son universalisme.
Matteu Maestracci avec agences
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