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Le quotidien économique ne paraîtra pas aujourd'hui : les salariés ont voté la grève et occupé les locaux lundi

Les salariés du quotidien économique La Tribune, en grève depuis lundi, doivent rencontrer ce mardi la direction, avec qui les discussions se sont jusqu'ici révélées infructueuses, et décider ensuite en AG de la poursuite ou non de leur mouvement. Le journal reste absent des kiosques mardi.
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Les salariés du quotidien économique La Tribune, en grève depuis lundi, doivent rencontrer ce mardi la direction, avec qui les discussions se sont jusqu'ici révélées infructueuses, et décider ensuite en AG de la poursuite ou non de leur mouvement. Le journal reste absent des kiosques mardi.

Les salariés ont occupé les locaux dès lundi matin afin que le comité d'entreprise de La Tribune, qui devait examiner un plan social, ne puisse se tenir comme prévu.

Réunis en assemblée générale, les salariés ont voté à 76,2% un préavis de grève. Des salariés extérieurs à La Tribune, et notamment des adhérents du syndicat du Livre SGLCE-CGT, étaient également présents en soutien.

Plusieurs véhicules des forces de l'ordre ont stationné, sans jamais intervenir, devant les locaux du journal, à Paris. "Six cars de CRS devant La Tribune, c'était assez étonnant...", a relevé Christian Lefranc.

Les revendications des syndicats
Avant l'AG du personnel, les syndicats avaient rencontré la direction et porté trois revendications: une remise à plat du plan social avec des reclassements en interne, pas de négociation avant la rentrée, ainsi qu'"une participation de la direction aux efforts en faisant la lumière sur ses rémunérations".

Selon Christian Lefranc, cinq membres de la direction représentent "892.000 euros (bruts) de masse salariale sur 2010". "Ils doivent accepter de réduire leurs salaires. Les nôtres sont bloqués depuis 2008, et on demande encore des réductions de personnel, c'est un peu choquant".

"Sur ces trois points, la direction a dit non", a-t-il conclu.

Déjà une grève contre un plan social
Les salariés avaient déjà voté une grève mardi dernier et le journal
n'était pas sorti le lendemain.

Le même jour, la direction avait présenté un plan social prévoyant la suppression de 17 postes, dont 13 au service "édition", expliquant que "cette réorganisation est indispensable" et qu'elle avait été "trop longtemps repoussée".

En grave difficulté financière depuis des années, La Tribune avait
bénéficié d'un sursis en janvier en étant placé pour six mois en procédure de sauvegarde par le Tribunal de commerce. Une procédure, prolongée pour six mois supplémentaires le 20 juin, qui lui permet de geler temporairement ses créances.

Selon la PDG Valérie Decamp, le besoin de financement s'élève à cinq millions d'euros. Les pertes s'étaient élevées à neuf millions d'euros en 2010 et à quatorze millions en 2009.

Côté éditorial, elle a décidé de placer "le numérique au coeur du
développement". A cette fin, elle a recruté en juin Jacques Rosselin, un journaliste spécialiste du numérique, comme directeur de la rédaction.

La Tribune n'est pas le seul quotidien à être en grève.

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