Le PS a souhaité jeudi que "toute la lumière soit faite" sur la série de vols qui ont touché des journalistes
Plusieurs journalistes, de Médiapart, du Point et du Monde ayant enquêté sur l'affaire Bettencourt ont été la cible de vols d'ordinateurs et de données.
Le PS s'étonne que "les ministres restent silencieux" et défend "la liberté de la presse qui passe par la protection des sources des journalistes doit être garantie avec détermination".
L'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, Me Olivier Metzner, a accusé vendredi des "barbouzes" d'avoir volé les ordinateurs des journalistes qui travaillent sur l'affaire Bettencourt. "Est-ce que envoyer des +barbouzes+ pour voler les ordinateurs des journalistes, les seuls qui travaillent sur l'affaire Bettencourt, est-ce que c'est acceptable dans notre démocratie ?", s'est demandé l'avocat, dénonçant "des interventions du pouvoir sur la justice", sur LCI.
Une intrigante série de cambriolages
Le site Médiapart a annoncé mercredi avoir été la cible d'un cambriolage, avec le vol des fameux enregistrements Bettencourt. Deux semaines auparavant, les ordinateurs de deux journalistes du Point et du Monde avaient été dérobés.
Le journaliste du Monde Gérard Davet a été le premier à révéler lundi que son domicile, situé au rez-de-chaussée dans le XIe arrondissement de Paris, avait été visité le 21 octobre.
Seul son ordinateur personnel, sur lequel il stockait des documents et ébauches d'articles, et un GPS, qui permet de retracer ses déplacements, ont été dérobés.
M. Davet a expliqué que "dans le contexte actuel", il avait décidé de porter plainte, sans pour autant "tomber dans la paranoïa" après un cambriolage qui n'est "peut-être que l'oeuvre d'un maraudeur".
Mardi, c'est au tour de l'hebdomadaire Le Point d'annoncer le vol de deux ordinateurs dont celui, pourtant attaché à un bureau, du journaliste Hervé Gattegno, lui aussi chargé de l'affaire Bettencourt. Coïncidence troublante, même si un journaliste du magazine a relevé que plusieurs vols d'ordinateurs portables étaient intervenus ces dernières années au sein du journal.
MM. Davet et Gattegno avaient été publiquement désignés par l'avocat de l'héritière de L'Oréal, Me Georges Kiejman, comme destinataires de fuites organisées, selon lui, par la juge d'instruction Isabelle Prévost-Desprez.
C'est également avec le journaliste du Monde Gérard Davet que le conseiller de Michèle Alliot-Marie, David Sénat, a été en contact en juillet. Le quotidien du soir à porter plainte pour violation du secret des sources.
Médiapart, le site internet qui a révélé avec Le Point le contenu des enregistrements clandestins réalisés en 2009 et 2010 chez Liliane Bettencourt, a à son tour révélé avoir été la cible d'un vol sans effraction dans la nuit du 7 au 8 octobre au sein de sa rédaction, située dans le XIIe arrondissement.
La direction de Médiapart avait décidé de ne pas ébruiter l'affaire, avant d'apprendre les autres vols et de s'apercevoir qu'un disque dur externe, situé non loin du bureau des journalistes Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, chargés de l'affaire, avait lui aussi été dérobé, de même que des CD contenant les fameux enregistrements pirates.
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