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Le G20, la Tunisie et les otages au centre du discours de Nicolas Sarkozy face à la presse

La conférence de presse tenue ce matin par Nicolas Sarkozy dans la grande salle des fêtes de l’Elysée était très attendue. C’est en effet la troisième intervention de ce type du chef de l’Etat depuis le début de son mandat en 2007. Une intervention qui intervient en outre à quinze mois seulement de l’échéance présidentielle de 2012. C’est aussi cette conférence qui lance la présidence française du G8 et du G20 en 2011. Le chef de l’Etat a pris la parole un peu après 11h00. Devant quelque 300 journalistes et 200 ambassadeurs, il a exposé dans un discours d'une trentaine de minutes, suivi des questions de la presse, ses objectifs ambitieux pour le G20 notamment. Dans un deuxième temps, le chef de l’Etat a évoqué les évènements tunisiens, et la question des otages Français au Niger et en Afghanistan.
Article rédigé par franceinfo
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"Si le G20 veut rester légitime il doit demeurer efficace". Et pour qu’il le soit, Nicolas Sarkozy résume l’objectif de la présidence française en ces termes : "ouvrir des chantiers de fond qui ne peuvent plus attendre". "Nous vivons dans un nouveau monde, nous avons donc besoin de nouvelles idées", a expliqué le chef de l’Etat, qui se présente une fois encore comme le président du changement. Après s'être livré pendant une vingtaine de minutes à un " diagnostic " de l’économie mondiale et avoir dressé le bilan des avancées réalisées depuis deux ans en matière notamment de régulation, rappelant notamment " l’encadrement des bonus, qui aujourd’hui fait consensus ", Nicolas Sarkozy a exposé les grands chantiers de la présidence française du G20 pour 2011.

D’abord, "se mettre d’accord sur les indicateurs définissant les déséquilibres économiques". Un premier travail "extrêmement important", a-t-il insisté, et qui devra se faire avec le concours et du FMI. Afin de réduire le besoin d’accumulation de réserves, la France proposera en outre au G20 " un code de conduite en matière de gestion des flux de capitaux et souhaite que le FMI exerce une surveillance sur ces flux ", a-t-il indiqué.

La France, qui est "favorable à une taxe sur les transactions financières ", ne souhaite pas en revanche revenir à un système de change fixe, pas plus qu’elle ne souhaite remettre en cause le dollar. Concernant la volatilité des prix des matières premières, " nous voulons la régulation des marchés en matière agricole " et améliorer la transparence en proposant notamment "une base de données commune", a expliqué Nicolas Sarkozy.
_ Enfin, l’une des nouveautés du G20 sous présidence française sera également dans le domaine de l’emploi, avec, pour la première fois, " un sommet social à la veille du sommet du G20, parallèlement au sommet des chefs d’entreprises", a-t-il annoncé.

"Nous ne règlerons pas tous les problèmes en une présidence", a-t-il prévenu tout en assurant sa volonté de mener une présidence française du G20 collective. Le chef de l’État français a notamment indiqué avoir proposé "à Mme Merkel, qui l'a accepté, que l'Allemagne co-préside avec le Mexique - qui assurera la présidence du G20 en 2012- un groupe de travail qui sera chargé du système monétaire international".
_ Le groupe des huit pays les plus riches se réunira en mai à Deauville. Pays auxquels se rajouteront les pays émergents dans le G20 à Cannes en novembre.

Tunisie, otages, Côte d'Ivoire, Liban

C'est dans un deuxième temps de sa conférence de presse que Nicolas Sarkozy a évoqué les évènements tunisiens. Pour répéter combien la France n'avait pas pris "la juste mesure de la désespérance, de la colère et des souffrances" du peuple tunisien, "peuple frère".
_ Le chef de l'État toutefois a revendiqué "une certaine réserve, un recul, quand il s 'agit de commenter les évènements dans des pays qui ont été la France et qui ne le sont plus". Pour éviter, dit-il, "de se voir reprocher des réflexes coloniaux ".

Nicolas Sarkozy a défendu notamment Michèle Alliot-Marie, assurant qu'elle avait, par ses propos du 11 janvier devant l'assemblée, voulu "éviter qu'il y ait plus de drames" en Tunisie. Il a en outre insisté sur le fait que la France "abritait la quasi-totalité de l’opposition démocratique tunisienne " avant la Révolution de jasmin, et que ça lui avait été précisément "reproché par le régime Ben Ali".

Réserve ici, fermeté face au terrorisme. Nicolas Sarkozy interrogé sur la mort des deux otages français au Niger début janvier a montré du poing. Selon lui, l'opération française était "la seule décision à prendre".
_ "Commençons à être faible et on ne sera jamais assez faible, a-t-il expliqué. Commençons à mettre un genou au sol et on s’inclinera jamais assez. Chaque fois que les démocraties se sont aplaties, elles l’ont payé très cher" !

Nicolas Sarkozy enfin est revenu sur son soutien "au seul gouvernement légal et légitime" en Côte d'Ivoire. Et a revendiqué la volonté française de "préserver la miraculeuse diversité au Liban", afin que le peuple libanais ne soit "pas demain déchiré par une nouvelle crise". Le Liban où le gouvernement d'union nationale s'est effondré le 12 janvier, après la démission des ministres venus du hezbollah.

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