"Le format des émissions politiques est totalement has-been"
Ce jeudi soir, il n'y avait aucun contradicteur face à Nicolas Sarkozy dans l'émission "Des paroles et des actes" diffusée sur France 2. Les membres du gouvernement avaient pour consigne de décliner l'invitation, et l'ex-président a refusé, de son côté, de débattre avec le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. Ce n'est pas la première fois que l'émission doit faire face à ce genre de contrainte. En octobre dernier, c'est Marine Le Pen qui décidait de ne plus participer à l'émission.
Le publicitaire Franck Tapiro, ancien conseiller "media" de l''ex-président, n'a pas manqué d'y faire référence en jugeant sur France Info le format des émissions politiques "totalement has been." "Déjà parce que les chaînes de télé elles-mêmes pensent que la politique ne fait pas d'audience, et de l'autre côté parce qu'on a des politiques qui fuient les plateaux, parce qu'ils ont conscience de la pauvreté de leur contenu et, pire que cela, parce qu'ils n'ont plus de différences. Ils n'ont que des postures. C'est ça que les Français rejettent."
Franck Tapiro lance sa propre émission
Le publicitaire annonce travailler au format d'une nouvelle émission politique qui analyserait en direct les émotions et réactions du public face aux déclarations des invités. "Il n'y a jamais eu autant d'envie de politique parce qu'il n'y a jamais eu aussi peu de vision ou contenu politique. Il faut reconnecter avec le cœur des Français, sur le terrain, sur internet, prendre des risques".
Réagissant au succès des émissions d'"infotainment", le publicitaire fait son mea culpa : "Les politiques ont un truc en tête : on leur a dit, moi le premier, qu'une grande élection, surtout présidentielle, se jouait sur les émotions, voilà pourquoi Nicolas Sarkozy a du mal à revenir, il a distendu cette cote d'amour. On va chercher de l'émotionnel, mais on sait très bien au final que, même si l'émotion est importante, les Français ne veulent pas une émotion basée sur l'ego ou de la personnalité mais sur une vision politique".
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