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Le FMI devra trancher sur l’avenir de Strauss-Kahn

L'arrestation du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), inculpé d’agression sexuelle, tentative de viol et séquestration, risque de poser un cas de conscience à l’institution. Le FMI peut fonctionner sans chef et attendre d’en savoir plus sur l’affaire avant d’envisager le remplacement de DSK, très apprécié par ses collaborateurs - pour l'instant, l'intérim est confié à son premier adjoint. _ Mais l’image de l’organisation est en jeu.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © FMI)

Actualisé à 18h40 avec intérim de John Lipsky

Le Fonds monétaire international impose un code de conduite très strict à ses employés, garant de la respectabilité et des "standards éthiques très élevés" de l’institution. Le règlement soumet notamment le personnel à un devoir d’exemplarité. "Le statut de fonctionnaire international s’accompagne de certaines obligations de conduite, que ce soit au travail ou en dehors", lit-on sur la version anglophone du site du FMI.

On y trouve même quelques conseils basiques pour accompagner les fonctionnaires dans leurs décisions : "Est-ce légal ? Est-ce que ça me paraît juste ? L’image du FMI sera-t-elle affectée de manière positive ou négative ? Serais-je embarrassé si on savait que j’avais agi ainsi "?
_ Le règlement rappelle toutefois que le FMI n’est habilité qu’à se prononcer sur le caractère éthique, et non légal, d’un comportement.

Le FMI peut choisir de retirer l'immunité

Les fonctionnaires du FMI bénéficient a priori d’une immunité liée à leur fonction. Mais le Fonds peut choisir d’y renoncer : "Le FMI attache une grande importance au respect des lois, et demande à ses fonctionnaires d’éviter de commettre des actes qui pourraient être perçus comme un abus des privilèges et de l’immunité conférés par le FMI." L’institution se donne le droit de mener une action disciplinaire, "qui peut mener à un licenciement en cas de grave violation."

Les faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn, s’ils sont avérés, pourraient donc conduire le FMI à se séparer de son très apprécié directeur général, avant la fin de son mandat prévue en 2012.
_ Pour l'instant, le directeur général adjoint, l'Américain John Lipsky, ne fait qu'assurer l'intérim. Pas question de destituer le directeur général, en l'état actuel de l'enquête.

Le contrat de travail de DSK prévoit, en cas de licenciement, qu'il toucherait une indemnité de départ équivalente à 60% de son salaire annuel.

Le FMI, qui avait déjà dû gérer la délicate affaire "Piroska Nagy" en 2008, est pour l’heure très laconique. En réaction à l’annonce de l’arrestation, l’organisation a sobrement indiqué par communiqué qu’elle ne "commenterait pas l’affaire", et était toujours "pleinement opérationnelle".

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