Le directeur de la rédaction du quotidien "La Provence" réintégré après une grève des journalistes

Aurélien Viers avait été mis à pied à la suite d'une une du quotidien sur Emmanuel Macron. La rédaction, qui avait dénoncé une "ingérence éditoriale inadmissible", maintient néanmoins un rassemblement lundi matin.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Un cycliste passe devant les locaux marseillais de "La Provence", le 15 février 2022. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

La sanction n'aura pas duré longtemps. Le directeur de la rédaction du quotidien La Provence, mis à pied vendredi en raison d'une une sur la visite d'Emmanuel Macron à Marseille jugée "ambiguë" par la direction du journal, retrouvera ses fonctions lundi, a annoncé cette dernière dimanche 24 mars.

"La direction de La Provence est satisfaite d'annoncer un accord avec Aurélien Viers, directeur de la rédaction" dont le "retrait de la mise à pied (...) a été décidé après une réunion de travail avec Gabriel d'Harcourt, directeur général", précise l'entreprise. 

La une incriminée, publiée jeudi, était barrée du titre "Il est parti et nous, on est toujours là...", reprenant les mots d'un habitant de la cité paupérisée de la Castellane, à Marseille, interrogé en page intérieure.

Les journalistes du quotidien régional, qui avaient dénoncé une "ingérence éditoriale inadmissible", sont en grève depuis vendredi et ont été soutenus par d'autres confrères, dont ceux d'autres titres du groupe CMA CGM, propriété du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé. Ils maintiennent toutefois un rassemblement prévu lundi matin devant le siège du journal à Marseille car "il reste de nombreuses interrogations", a déclaré un élu du Syndicat national des journalistes (SNJ) à La Provence"Nous rappelons que la une invoquée pour la mise à pied n'était pas problématique", a-t-il ajouté.

La direction n'est pas de cet avis. La citation de l'habitant de la Castellane "a été reprise en une, sans être explicitement sourcée. Cette erreur dans la composition de la une revêt un caractère problématique, certains lecteurs ayant cru que cette citation provenait de narcotrafiquants. Elle est à l'origine du rappel à l'ordre du directeur de la rédaction", estime la direction, qui s'excuse par ailleurs auprès des lecteurs de la non-parution du journal samedi, dimanche et lundi.

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