La presse francophone belge en partie bannie de Google
On ne discute pas avec Google. Pour avoir espéré trouver la solution pour obliger le géant américain d'internet à s'assoir autour d'une table de négociation, la société Copiepresse, qui gère les droits des éditeurs de presse belge francophone et germanophone se retrouve bannie du moteur de recherche le plus utilisé au monde.
Résultat, Google donne bien un résultat pour le journal Le Soir, par exemple, mais il s'agit du Soir d'Algérie. La libre Belgique ne surnage que via sa page sur l'encyclopédie en ligne Wikipédia etc.
Cette excommunication en règle ne puise pas son explication dans le conflit linguistique qui déchire la Belgique, mais dans le bras de fer entre Google et les médias, la presse écrite en particulier, à propos des droits d'auteurs. Une question qui ne concerne pas, loin de là, que la Belgique.
Depuis plusieurs années, la presse tente de trouver une solution pour tirer un revenu de la publication des articles sur Google news, puisqu'ils sont produits par des journalistes, aux frais des entreprises de presse. Or, le géant américain reprend gratis les articles, au motif qu'il s'agit de référencement. Dans un contexte de crise et d'érosion du lectorat, l'enjeu, au fil des années, risque de devenir primordial à la survie des entreprises de presse et donc, à la pluralité de l'information.
Exécution pour l'exemple
Si Copiepresse a assigné Google en justice, c'est justement dans le but de négocier un compromis acceptable avec Google, qui n'a rien voulu entendre. En mai dernier, la Cour d'appel de Bruxelles donne raison à Copiepresse.
Mais plutôt que de tenter de trouver le compromis espéré, Google décide d'appuyer sur la détente. Une exécution pour l'exemple, en quelque sorte, des fois que d'autres médias auraient l'idée de s'engager dans la voie judiciaire.
Le moteur de recherche assure qu'il ne fait là que respecter une décision de justice, en retirant toute référence à des articles de Copiepresse. Les éditeurs accusent Google de procédé malhonnête et les journaux portés disparus pourraient y perdre 20 à 30% de leur fréquentation sur internet.
Grégoire Lecalot, avec agences
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