La grippe mexicaine est arrivée en Europe
L'Organisation mondiale de la Santé vient donc d'élever son niveau d'alerte concernant la grippe mexicaine de 3 à 4. Elle signale une transmission du virus d'humain à humain, provoquant des foyers d'infection dans au moins un pays. Cela représente une augmentation significative du risque de pandémie, sans que celle-ci soit cependant inévitable.
L'OMS, qui dispose d'une échelle d'alerte de six niveaux, a confirmé des cas de grippe au Mexique, aux Etats-Unis, au Canada et en Espagne. Seul le Mexique a fait état de cas mortels.
En Espagne, le premier cas enregistré sur le continent européen concerne un jeune homme de 23 ans, rentré mercredi dernier d’un voyage au Mexique. Dans le pays, une vingtaine d’autres patients sont en observation.
Les autorités britanniques, de leur côté, ont confirmé deux cas de grippe mexicaine en Ecosse, les premiers au Royaume-Uni.
La France serait– pour l’instant – épargnée : quatre cas suspects ont été levés, le dernier hier dans la matinée. Mais quatre autres sont désormais "en investigation".
Jusqu’à présent, c’est le Mexique qui enregistre le bilan le plus lourd, avec 152 morts "probables" et près de 2.000 malades traités, dont 400 encore hospitalisés. Aux Etats-Unis, où l’état d’urgence sanitaire a été décrété hier, 40 cas ont été confirmés, et les autorités s’attendent à enregistrer des décès. On relève également six cas avérés au Canada. Et des cas suspects dans plusieurs pays d'Amérique du sud, au Danemark, en Suède, en Australie ou encore à Hong Kong.
Eviter les zones à risque
La crainte que le virus A/H1N1 ne se propage conduit de nombreux pays à mettre en place des contrôles aux aéroports, et à recommander à leurs ressortissants d’éviter les destinations à risque, le Mexique et certains Etats américains. Les ministres de la Santé de l’Union européenne tiendront une réunion d’urgence jeudi pour faire le point sur la menace de pandémie.
Le groupe pharmaceutique suisse Roche se dit prêt à expédier dans le monde quelque trois millions de doses de Tamiflu, l’antibiotique recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre le virus de la grippe mexicaine. Quelque six millions de doses de Tamiflu avaient été stockées en 2006 et offertes à l’OMS, face à la menace de grippe aviaire. Un autre groupe pharmaceutique, Novartis, affirme avoir été contacté par l’OMS pour le développement d’un vaccin. Mais aucune décision de mise au point, et encore moins de mise en production, n’a encore été prise, car selon Novartis, il faudra trois à six mois pour développer un tel vaccin.
Gilles Halais, avec agences
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