L'Hadopi a envoyé 100.000 emails d'avertissement à des internautes qui se sont livrés à des téléchargements illégaux
Le quotidien Le Figaro le révèle mardi. Les premiers courriers ont été envoyés au début du mois d'octobre 2010. Et ce sont près de 2.000 courriels par jour qui sont envoyés depuis novembre.
Une "goutte d'eau", commente le journal, face aux 70.000 procès-verbaux que les représentants de l'industrie du disque ou du cinéma fournissent chaque jour.
"Nous avons choisi volontairement cette proportion (3%) pour tester le dispositif, évaluer les réactions", ont déclaré les trois magistrats chargés de lutter contre les "900.000 pirates français".
"Ces trois vieux crocodiles qui n'ont plus rien à prouver", selon les propos de Mireille Imbert-Quaretta rapportés par Le Figaro, sont entourés de douze agents assermentés. Ils mènent la Commission de protection des droits (CPD) au sein de la Haute autorité de diffusion des oeuvres et de protection des droits sur l'Internet (Hadopi). Ce sont eux qui font la "riposte graduée".
"Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre", mais un tel niveau d'activité nous paraît quand même éloquent pour une structure qui ne fait que se mettre en place", ont déclaré les magistrants dans une tribune du quotidien Le Monde daté de mercredi.
"Nous ne sommes ni une instance de répression aveugle, ni une institution impuissante et dénuée d'efficacité", ajoutent-ils.
Lenteur annoncée
Pour l'Hadopi, le téléchargeur du dimanche et celui plus aguerri font le même délit. Le tri ne pas être pas aisé pour la Haute autorité considérée par la blogosphère comme le bras armé de l'industrie culturelle.
Avant Noël, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs à l'Elysée des blogueurs et personnalités du web. Il a laissé entendre qu'il pourrait faire évoluer la loi, ainsi que l'offre légale de téléchargement.
"Nous ne sommes pas un radar qui sanctionne massivement et automatiquement les infractions sur le Net. Nous devons instruire tous les dossiers avant de les transmettre éventuellement à un juge. Nous sommes trois, ce sera forcément lent, forcément pédagogique!", expliquent les magistrats.
Que l'Hadopi soit considérée comme inefficace ou répressive, elle n'effraie pas réellement les internautes. Selon les magistrats, des centaines de personnes prévenues ont déjà récidivé. Mais en janvier 2011, l'étape suivante sera l'envoi d'un mail et d'un courrier recommandé à ces internautes. L'ultime étape étant le passage devant le juge et la suspension de la connexion Internet.
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