L'Europe va-t-elle sabrer l'aide alimentaire aux plus pauvres ?

On la présentait comme une réunion de la dernière chance. Les ministres de l'Agriculture des 27 se retrouvaient à Bruxelles, pour empêcher que le programme européen d'aide alimentaire aux pauvres ne soit réduit à peau de chagrin.
Les associations caritatives redoutaient une diminution drastique de ce plan mais pour l'instant, cette décision a été remise à plus tard car les différents pays n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
_ Si aucun accord n'est trouvé, celui-ci passera de 480 millions d'euros annuels à 113,5 millions pour 2012.

L'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark et la Suède s'opposent au maintien de telles aides. “Nous n'avons rien contre l'aide aux nécessiteux, mais cela relève de la politique sociale, qui est du ressort des Etats membres”, explique un diplomate.

Ce programme avait été mis sur pied en 1987 par Jacques Delors, influencé à l'époque par l'appel de Coluche et de ses restos du cœur. Il permet de distribuer, via 240 associations caritatives, une aide tirée des stocks européens de la PAC à plus de 13 millions de personnes.
_ Sauf que les stocks sont au plus bas depuis deux ans... L'UE a dû acheter de la nourriture pour compenser.

A la suite d'une plainte de l'Allemagne, la Cour européenne de justice de Luxembourg a estimé, en avril dernier, que ces achats étaient incompatibles avec la PAC. Et a obligé la Commission à ramener l'enveloppe au niveau des stocks existants, soit 113,5 millions d'euros.
_ Cette perspective a suscité un tollé. La Commission a finalement trouvé un biais pour contourner cette décision de justice, mais elle se heurte désormais à la minorité de blocage.